Le premier conseil national du Syndicat des architectes agréés algériens (SYNAA) s'est tenu mardi à Alger, donnant ainsi le coup d'envoi à ses activités qui visent principalement à valoriser le métier de l'architecte et à améliorer les conditions de son exercice. Créé le 25 décembre 2012, ce syndicat a pour mission de recenser les difficultés de l'architecte dans l'exercice de sa profession, d'identifier les mesures correctives et de porter ses revendications devant les pouvoirs publics. Le SYNAA veut également contribuer à l'élaboration des textes réglementaires régissant la profession et défendre les intérêts moraux et matériels des architectes. Cette nouvelle organisation aspire aussi à contribuer à l'amélioration de la qualité de la formation universitaire et professionnelle liée au secteur et assister les jeunes architectes débutants. Elle se veut, à cet égard, être "une passerelle entre le monde de la formation et le marché de travail" en sensibilisant les universités sur les attentes des professionnels. Pour les responsables du syndicat, les architectes assistent depuis des années à la "déliquescence" de leur profession et à sa "mise à l'écart" du développement économique du pays. "L'Algérie, aujourd'hui, construit beaucoup. Et, paradoxalement, l'exercice du métier d'architecte n'a jamais été autant mis à mal qu'en ces temps de production intensive du cadre bâti", estime son président M. Achour Mihoubi. "Les conséquences de cet état de fait sont visibles et présentes sur plusieurs plans, à tel point qu'on est même arrivé à banaliser, voir à dénigrer et dévaluer le métier d'architecte en lui faisant endosser toutes les responsabilités possibles", a-t-il ajouté. Le syndicat constate également que l'élaboration de cahiers de charges "types" et "inadaptés" à la compétition créative et technique a suscité un amalgame "de plus en plus récurrent" entre concours d'architecture et appel d'offre de fourniture ou de réalisation. Cette marginalisation fait que "tout rendez vous avec la qualité se trouve sérieusement compromis", estime le président du SYNAA. "A l'orée de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, aucun architecte parmi nous n'a pu émerger pour marquer de son empreinte ce qui aurait pu faire notre fierté à tous", a-t-il regretté. Le SYNAA revendique la révision des modalités d'accès à la commande publique et l'élaboration d'une loi cadre sur la maîtrise d'£uvre en architecture. "C'est un texte crucial et très sensible sur lequel il y a lieu d'amener les pouvoirs publics à le préparer et surtout à ce que nous en soyons partie prenante. C'est une priorité à laquelle nous devrons très vite nous atteler", a-t-il dit. Par ailleurs, ce syndicat souligne qu'il ne se veut "nullement" concurrentiel de l'Ordre des architectes, mais plutôt son "complément" pour la promotion de la profession en Algérie. "Notre syndicat vient apporter main forte à l'Ordre des architectes pour dépasser sa crise et défendre haut et fort les intérêts de ses membres", a-t-il affirmé.