Le Mouloudia n'est plus dauphin. Crédité d'un mois d'avril calamiteux sur le plan des résultats, le team algérois a reculé au classement général, lui qui a quitté l'épreuve populaire sur la pointe des pieds. Va-t-on vers une autre saison à blanc pour le Doyen ? Dauphin de l'ES Sétif lors de l'exercice 2016-2017 après avoir terminé l'aller en haut du podium, et malheureux demi-finaliste de la dernière édition de la Coupe nationale, le Mouloudia pensait au moins rééditer cet exploit à l'occasion de cette saison durant laquelle la nouvelle direction a mis les moyens, beaucoup de moyens. Auteurs d'un début cahoteux, les Mouloudéens ont toutefois repris leurs esprits à partir de la seconde moitié du championnat, déployant un football de charme où l'offensive aura été le leitmotiv de l'équipe du Français Bernard Casoni. Imperturbables en championnat et en Coupe d'Algérie, les Vert et Rouge l'ont été aussi durant leurs sorties africaines au cours desquelles Derrardja, Nekkache et autre Souibah ont régalé le public reconquis du temple du 5-Juillet. Avant ce maudit mois d'avril, les camarades du capitaine Hachoud ont réussi non seulement à reconquérir leur galerie mais également à faire admettre à ses concurrents et autres détracteurs qu'ils étaient en train de produire le meilleur football de la Ligue 1 Mobilis en témoigne le spectacle offert face à l'ESS (1-2), au CSC (3-0) et le MCO (4-0). Les Mouloudéens qui enchaînaient les belles performances se savaient pourtant perfectibles, peu armés à étaler leur suprématie dans la durée et ce, en raison d'un banc de remplaçants famélique. Casoni qui a pu donner un peu plus de tonus à sa ligne d'attaque avec l'émergence du jeune Souibah, recruté pendant le mercato hivernal, parvenait difficilement à équilibrer ses arrières à cause notamment d'innombrables défections dans le compartiment défensif. Tour à tour, Azzi, Demmou, Bouhenna et Boudbouda vont subir des blessures qui ont lourdement handicapé l'équipe. En neuf mois de travail, le staff technique de la formation algéroise a dû s'employer foncièrement pour donner une assise défensive à l'équipe tout en améliorant le rendement offensif par trop disparate durant la phase aller (14 buts inscrits en 15 matchs contre les 25 réalisations marquées durant les 12 rencontres de la seconde moitié du championnat). La cassure à Tizi... Les blessures mais également le calendrier endiablé proposé à Bendebka et compagnie durant les mois de février et mars (11 rencontres dont deux déplacements au Nigeria). Un tel marathon a laissé des traces même s'il faut reconnaître que la dynamique du succès a considérablement boosté les troupes de Casoni. Il fallait plus pour qu'une telle dynamique se brise. Et ce «plus» interviendra à l'occasion de la mise à jour contre la JS Kabylie à Tizi-Ouzou. Un classique qui a anéanti le groupe mouloudéen qui perdra les trois points du match, son gardien Chaouchi sanctionné pour avoir répliqué à la provocation d'un stadier mais surtout cette sérénité qui faisait sa force. C'est vrai qu'après le coup de massue de Tizi, les Mouloudéens se sont révoltés en explosant la jeune équipe du Paradou AC à Bologhine mais, telle une bête blessée, le Mouloudia continuait de souffrir des séquelles du classico. Une souffrance qui perdurera à l'occasion de la demi-finale face à ces mêmes Canaris dont la direction a opté pour Constantine pour recevoir un ensemble du MCA qui a fait le voyage vers l'Antique Cirta en nouant beaucoup d'appréhensions. Tellement l'animosité avec les fans du club phare de l'oued-Rhummel était vive, joueurs et membres des staffs mouloudéens, le duel sur le terrain face à la JSK fut transposé sur les gradins du Chahid-Hamlaoui où des batailles rangées se sont produites. Le Mouloudia quittera la demi-finale de l'épreuve populaire de la même manière qu'elle ne l'a été la saison dernière, à Bologhine, face à l'ESS. Le second objectif tracé par la direction de Kamel Kaci-Saïd venait de s'envoler. Il ne restait à Mebarakou et consorts que le championnat pour se consoler. Difficile pari lorsque l'on est distancé de six longueurs par le CSC, leader qui s'accroche à son fauteuil depuis la 9e journée. Soit depuis le round qui a vu le réveil progressif des Vert et Rouge. D'autant plus que le calendrier de fin de saison s'annonçait compliqué avec des derbies (NAHD et USMH) et des chocs (USMBA et JSS) à enjeux. La défaite face au Nasria, vendredi passé, scellera les illusions de sacre des hommes de Casoni qui devront désormais batailler pour éviter de perdre une place sur le podium. Le dernier déplacement de la saison à Tadjenanet, mardi, aura à nouveau montré les limites d'une équipe mouloudéenne qui voyage mal. Un nul qui offre à deux de ses poursuivants, le NAHD et la JSS, de la destituer du second rang au classement qualificatif à la prochaine édition de la LDC africaine. Une compétition qui enivre joueurs et peuple du Mouloudia, rêveurs invétérés de vivre pour beaucoup d'entre eux l'épopée de 1976 qui voyait Bachi, Betrouni, et autre Benchikh offrir à l'Algérie sa première consécration interclubs sur la scène internationale. M. B.