Avant de lever leurs bras pour approuver, en délibération, le contenu d'un document officiel, les élus de l'APW de Boumerdès lisent-ils ce document ? Le doute est permis si l'on considère les écarts, les erreurs et les retenus d'informations relevés une fois comparés les contenus des rapports présentés en conseil de wilaya, le bilan de 2016 et celui de 2017. Comme elles le font chaque année, les directions exécutives de la wilaya de Boumerdès ont présenté collectivement à la première session de la nouvelle Assemblée populaire de la wilaya de Boumerdès un document de 120 pages qu'elles intitulent «bilan des activités sectorielles non centralisées de l'année 2017 pour la wilaya de Boumerdès». Cette obligation leur est édictée par l'article 109 du code de la wilaya. Ce document est supposé instaurer la transparence. De plus, il informe les représentants du peuple de ce qui se fait dans le territoire de ses électeurs. Or, les directeurs exécutifs savent très bien que les élus ne se donnent jamais le temps de lire attentivement ces bilans sinon ils n'auraient pas mis des informations erronées et retenu sciemment d'autres, plus importantes. Ce bilan, c'est un document essentiel de communication mais ne repose sur aucun canevas ni méthodologie pour informer d'une manière claire et équitable l'élu sur les réalisations durant l'année qui s'est achevée. Il faut, donc, être armé de patience pour décortiquer les données de quelques secteurs. Au final, on trouve des grands déséquilibres entre la réalité et ce qui est écrit dans ce bilan. Des dossiers oubliés et des informations manquant de rigueur Les activités de plusieurs secteurs ne sont pas rapportées dans ce bilan 2017. L'ADE (Algérienne des eaux), une entité de l'Etat qui a en charge un service public stratégique, n'est a priori pas tenue de rendre des comptes aux autorités régionales. L'évolution démographique de la wilaya, l'élément central de ces activités, ne figure pas dans les bilans. Dans la rubrique du logement, les élus ne sont pas informés sur les programmes FNPOS et Cnep/APC – ils ne figurent pas dans les bilans 2016 et 2017 – pourtant évoqués dans le détail lors du conseil de wilaya qui s'est tenu le 28 décembre 2016 à l'effet d'étude du secteur du logement dans cette wilaya. Par ailleurs, on dénote une différence – sans explication – de 1 533 unités (logements ou aides à la construction rurale) entre les bilans de 2016 et celui de 2017. Au niveau de la formule AADL, aucune explication n'est à la disposition des élus – eux-mêmes ne l'ont pas demandée – au sujet des centaines de logements non attribués depuis des années à Boumerdès, Tidjelabine et Zemmouri, malgré les réclamations de nombreux souscripteurs de 2001. Des incohérences qui pouvaient soulever l'inquiétude des représentants du peuple sont encore plus nombreuses. Les élus ne se sont pas inquiétés du fait que la moyenne de consommation d'eau potable par an et par habitant qui était en 2016 de 200 litres ait été ramenée en 2017 à 180 litres. Dans la partie réservée aux forêts, aucune ligne n'est consacrée aux 249,50 hectares de terre à haut rendement squattés au sein de la forêt de Zemmouri et Leghata par 88 délinquants. Le qualificatif de délinquants est du conservateur des forêts. Pour rappel, lors de sa visite dans cette forêt, il y a deux mois, le wali avait donné instruction pour régulariser les gens sérieux qui travaillent la terre mais il avait dans son instruction exclu ceux qui voudraient planter la vigne qui n'a aucune valeur ajoutée. En matière d'irrigation, les deux directions concernées, l'agriculture et l'hydraulique, en l'occurrence, ne sont pas d'accord sur les quantités d'eau mobilisables par les trois petits barrages (Chender, Cap-Djinet et Bouberak). La première annonce 8,727 hm3/an et la seconde 7,90 hm3/an. Ces informations ne figurent pas sur le bilan 2017 mais sur leurs rapports respectifs présentés devant le conseil de wilaya, elles sont mentionnées. L'explication est simple : les trois barrages sont laissés en abandon et les équipements volés. En clair, ces retenues ne sont utiles que pour quelques fellahs dont les terres sont avoisinantes. Précisément en matière d'AEP, le projet hydraulique destiné à alimenter 153 villages et 140 000 villageois du sud-est de la wilaya de Boumerdès n'est pas évoqué dans le bilan 2017. Ce projet dont le coût initial est évalué à 3,3 milliards et qui a été inspecté en mars 2017 par l'ancien ministre Abdelkader Ouali devait entrer en fonction en décembre 2017. Il est toujours en construction. Il semblerait, par ailleurs, que la wilaya de Boumerdès laisse faire au sujet de 4 fermes pilotes et des centaines d'hectares de plaine (une partie de l'ancienne ferme pilote de Tadmaït, les fermes pilotes de Cap-Djinet, les Issers et Kherrouba). Dans le bilan de 2017, aucune information n'est mentionnée sur des projets stratégiques, comme le complexe hospitalier de Boumerdès, l'évitement de Boumerdès, l'assainissement de oued Boudouaou,... Abachi L