A peine sortie d�une p�nible quinzaine faite de froid glacial, d�isolement et de privation, voil� que l�horreur et la d�solation que cause l�islamisme s�abattent sur la population de Kabylie. Boumerd�s d�plore, en effet, une nouvelle tuerie ex�cut�e par les salafistes arm�s. Hier vers 9h30 du matin, une bombe artisanale a explos� au passage d�un convoi de v�hicules militaires sur la RN12 (Boumerd�s-Tizi- Ouzou). La d�flagration, qui a �t� entendue � plusieurs kilom�tres � la ronde, a atteint un bus qui circulait sur la m�me voie que les camions militaires. Ces derniers qui roulaient sur la partie gauche de la chauss�e n�ont pas �t� atteints alors que le v�hicule des voyageurs qui venait de Tizi-Ouzou et se dirigeait vers Blida a re�u pleinement le souffle de l�explosion. Le bilan provisoire de ce nouveau carnage perp�tr� par les terroristes d�Aqmi fait �tat du d�c�s de 3 hommes et d�une femme, qui �taient � bord du bus. Selon des sources hospitali�res, 4 voyageurs ont �t� bless�s, � divers degr�s, par les �clats de la bombe. Les victimes ont �t� �vacu�es par les services de la Protection civile vers l�h�pital de la ville de Bordj-Mena�el. La bombe a �t� d�pos�e dans un foss� sur cette voie express (RN12) reliant la Haute et la Basse-Kabylie, au centre de la wilaya de Boumerd�s, � la capitale, � la sortie ouest de la ville de Bordj-Mena�el, wilaya de Boumerd�s. Apr�s l�explosion, les forces de l�ordre sont intervenues en nombre pour porter secours aux victimes et ratisser les alentours � la recherche d�autres �ventuels engins explosifs. Cet attentat a, par ailleurs, fortement perturb� la circulation automobile sur la RN12, tr�s dense en ce d�but de semaine. Des deux c�t�s de la voie express, des files de plusieurs kilom�tres de v�hicules se sont rapidement form�es. Il �tait quasiment impossible de rejoindre dans la matin�e la ville de Bordj Mena�el. Les bombes comme ultime moyen de nuisance Ce n�est malheureusement pas la premi�re fois que des convois des services de s�curit� circulant sur cette route sont la cible des �l�ments d�Aqmi. Ces derniers se cachent au niveau des piemonts de Sidi-Ali-Bounab, des montagnes surplombant Si Mustapha ou la plaine de Oued Issers et apparaissent de temps � autre pour d�poser sur les bords de cette route des bombes artisanales qu�ils actionnent � l�aide de puces de t�l�phone mobile. Pour commettre leurs attentats, les ��mirs� d�Aqmi mobilisent leurs informateurs qui se chargent de faire le guet au moment de d�poser des bombes. G�n�ralement, ce genre d�op�ration se d�roule de nuit. Des sources bien au fait de ce qui se passe � Bordj- Menaiel nous ont affirm� que les islamistes arm�s ont r�ussi � remettre en activit� des r�seaux d�informateurs et de soutien dans cette ville. Dans cette agglom�ration de 80 000 habitants gangren�e par le mal de vivre de la jeunesse livr�e � elle-m�me, la corruption, la mauvaise gestion et l�effritement social, le discours des salafistes trouve une �coute chez certains d�linquants. Les ��mirs� qui �cument la r�gion du triangle Bordj-Mena�el-Leghata-les Issers s�activent pour r�aliser la jonction entre, d�une part, des militants salafistes tapis dans l�ombre du scandaleux �bazar� de l�agglom�ration et les r�seaux dormants de Bordj-Mena�el et, d�autre part, le monde de la d�linquance, particuli�rement les petits dealers locaux et les pilleurs de sable de Zemmouri, Leghata et Cap Djinet pour monter des r�seaux de soutien et disposer ainsi de vigiles et d�informateurs. Par ailleurs, et comme le reste des katibate et les quelques seriates existantes encore ils n�ont, depuis longtemps, plus les moyens ni les capacit�s de monter des embuscades contre les services de s�curit�, ils se contentent, pour exister et entretenir la peur, de d�poser, avec la surveillance et la complicit� des r�seaux dormants, des bombes sur les bords de route. Bordj-Mena�el est devenue une poudri�re qui co�te cher au citoyen, � la r�gion et au pays.