Un double attentat kamikaze a cibl�, hier � l�aube, le si�ge de la S�ret� de la da�ra de Bordj-M�na�el, localit� situ�e � une quarantaine de kilom�tres � l�est du chef-lieu de la wilaya de Boumerd�s. Le premier attentat a �t� l��uvre d�un kamikaze qui s�est fait exploser � quelques dizaines de m�tres du commissariat � bord d�une Toyota Hilux. Au vu des d�g�ts, la charge devrait peser plusieurs centaines de kilogrammes, 35 minutes, plus tard, le second kamikaze a fait sauter la charge qu�il transportait sur une moto. Ce commissariat central de da�ra, cibl�, est situ� dans une esplanade � c�t� du si�ge de l�APC. 2 morts et 13 bless�s Le bilan officiel fait �tat de deux morts et treize bless�s. Un policier et un civil ont �t� tu�s par le second kamikaze. Pour le civil tu�, il s�agit de Chibane Kamel, �g� de 40 ans, p�re de deux enfants. �C�est un pauvre malheureux que tout le monde estime. Il a rejoint son poste de travail avant l�heure ; c�est la preuve de son s�rieux�, dira � son sujet Madjid, r�sidant dans les environs du lieu de cette attaque kamikaze. Concernant le nombre de bless�s, ces m�mes sources avancent une liste de sept policiers et un gendarme gravement atteint et qui a �t� �vacu� vers l�h�pital militaire de A�n Na�dja. Les policiers ont quitt� l�h�pital de Bordj-M�na�el apr�s avoir re�u des soins. Cinq civils ont �t� �galement bless�s. Quatre d�entre eux que nous avions visit�s � l�h�pital de la ville et qui ont �t� atteints aux pieds, � l�abdomen et au thorax par des �clats de la seconde bombe attendaient leur tour pour �tre op�r�s. L�alerte qui a �vit� une boucherie Selon les informations que nous avons recueillies aupr�s des riverains du lieu de cette attaque, les terroristes voulaient commettre un v�ritable carnage parmi la population. C�est aussi le sentiment de Kamel Abb�s, le wali de Boumerd�s que nous avions accost� lors de sa visite au domicile des Mekkeri, l�un des membres d�une famille qui ont subi plus de d�g�ts. Le timing de ce double attentat a �t� �tudi� de fa�on � toucher le plus grand nombre de personnes, particuli�rement la population du quartier. Voici les faits tels qu�ils nous ont �t� rapport�s par le voisinage de ce commissariat. Le premier kamikaze, qui n�a pas pu atteindre le commissariat � une barri�re l�en emp�chait � s�est fait exploser, quelques dizaines de m�tres du b�timent, des services de s�curit�, � 5 heures 45 du matin. La d�flagration a fait beaucoup de d�g�ts mat�riels mais aucune perte humaine n�a �t� enregistr�e. �Juste apr�s l�explosion, je suis sorti de chez moi, comme un grand nombre de mes voisins. Nous avons accouru vers le lieu de l�explosion pour s�enqu�rir d��ventuelles victimes. Par la suite, les sapeurs-pompiers sont arriv�s. Ils m�ont prodigu� quelques soins car j�ai �t� touch� � l��paule. Puis brusquement, les policiers ont commenc� � crier : �Sauvez-vous il y a un deuxi�me kamikaze ! En m��loignant de l�endroit o� l�explosion s�est produite, j�ai vaguement vu un jeune sur une moto tourner depuis la rue du stade vers la grande place de la mairie. Un citoyen lui disait que le passage est ferm�. Il a fonc� quand m�me. Quelques moments plus tard nous avons entendu la seconde explosion��, nous relate Madjid, �crivain, sc�nariste connu dans la ville. Col�re et consternation �C�est la consternation ! Ces criminels visaient la population civile. Ils voulaient faire un plus grand nombre de victimes. Il faudrait que nos citoyens prennent conscience que ce sont eux qui sont vis�s par les terroristes. C�est justement gr�ce � l�alerte donn�e par les services de s�curit� qu�un carnage a �t� �vit� de justesse�, nous confiera le wali de Boumerd�s, Kamel abb�s, lorsque nous l�avions accost� chez les Mekerri o� il est venu s�enqu�rir des s�quelles de cette attaque. De leur c�t�, les citoyens d�noncent le mauvais traitement r�serv� � leur ville. A notre question sur le climat social qui pr�vaut dans leur ville, un homme d�une cinquantaine d�ann�es ass�ne, �imaginez le pire et �crivez-le. Vous n�aurez pas tort ! Nous avons le ch�mage, la pr�carit�, la drogue, le vol, la violence, l�injustice, le passe-droit et la tr�s mauvaise gestion ! Vous n�avez qu�� regarder autour de vous, notre ville n�a plus de trottoirs�. Effectivement, tous les trottoirs de la ville sont squatt�s par les bazaristes, r�put�s proches des islamistes radicaux. �Notre ville pue tous les jours. Nous risquons toutes les maladies �manant de la salet�. Les ordures s�entassent en ville�. �Les logements sociaux ont �t� distribu�s aux d�linquants�. �Depuis l�incident survenu en 2003 entre Zerhouni et nos jeunes, notre commune est sur la liste rouge�. Il est clair que les Bordjiens ont gros sur le c�ur mais restent calmes et dignes. Cette attaque des islamistes arm�s ne les a pas perturb�s. La main de Katibet El Arkam La t�te du kamikaze de la moto a �t� retrouv�e intacte par les policiers. Il s�agit, selon des sources s�res, de celle d�un certain Boudjema�, �g� d�une vingtaine d'ann�es. Le kamikaze serait originaire du village de Ouled Ziane dans la commune de Leghata au nord de la ville de Bordj-Mena�el. Il fait donc partie de la seriate de cette commune que commande un certain Tadjer. Ce groupe arm� de l'�mir Tadjer travaille avec un autre groupe terroriste des environs de la vall�e de Oued Issers. Il s�agit de la seriate de Zemmouri. Les deux groupes font partie de la Katibet El Arkam, dont le fief est la for�t de Djerrah dans le sud de Ammal. La phalange El Arkam est l�une des plus redoutables katibat encore en activit� au sein d�Aqmi. La seriate de Leghata n�est pas � son premier attentat kamikaze. Elle a perp�tr� le premier attentat kamikaze durant le mois du Ramadan 2010. Le kamikaze a fonc� � bord d�un v�hicule de tourisme bourr� d�explosifs sur un convoi militaire. L�attaque qui s�est d�roul�e sur la RN24B entre Si-Mustapha et Zemmouri, a caus� la mort d�au moins 4 militaires et 17 autres ont �t� bless�s. En d�cembre 2010, les terroristes de ce groupe ont assassin�, lors d�une embuscade, le chef de brigade de la Gendarmerie nationale de Leghata. Ce groupe, tr�s dangereux, serait derri�re plusieurs autres attentats notamment celui qui visait en septembre 2010 les policiers de Bordj-Mena�el. On s�en souvient, deux policiers et un citoyen ont �t� hach�s par l�explosion de deux bombes d�pos�es sur le trottoir du plus important boulevard de la ville. Cette seriate finance ses activit�s terroristes � partir de l�argent du racket des fellahs de la r�gion mais surtout du trafic de sable provenant de la for�t marine de Souichette.