L'Algérie, comme le reste du monde, célèbre la journée internationale de la Biodiversité, à travers le projet APA-Algérie réalisé par l'Institut national de la recherche forestière (INRF), qui organise une journée portes ouvertes au siège de l'INRF à Baïnem (Alger). Samira Azzegag - Alger (Le Soir) - APA veut dire, en bref, Accès, Partage et Avantage. Le projet consiste, selon Assia Azi, directrice nationale du projet APA, chargée de la direction et de la gestion du patrimoine forestier alphatier, en l'élaboration d'une stratégie et d'un cadre juridique et institutionnel d'accès, de partage juste et équitable des avantages de l'utilisation qui découlent des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées, en ligne avec la convention sur la diversité biologique. «Ce projet a été lancé en novembre 2016, depuis, on œuvre pour travailler une composante sur la stratégie et de cadre réglementaire et institutionnel pour le partage des richesses et une composante de renforcement de capacités et formation sur le cadre juridique qui sera mis en place», explique l'intervenante. L'année 2018 marque le 25e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention sur la diversité biologique. Cette convention, ratifiée par l'Algérie, a globalement permis, depuis son entrée en vigueur, en premier lieu, l'élaboration d'orientations scientifiques pour la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité. En deuxième lieu, l'entrée en vigueur du protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques. En troisième lieu, l'entrée en vigueur du protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. En quatrième lieu, la création et la mise en œuvre de stratégies et de plans d'action nationaux pour protéger la diversité biologique. Pour sa part, Faïza Bendriss, chargée du portefeuille développement humain et environnement au niveau du Pnud, estime qu'il y a eu un impact ressenti depuis la ratification de l'Algérie à la convention sur la diversité biologique. Elle avoue, cependant, qu'il y a un facteur négatif, en dehors de notre volonté, à prendre en considération, à savoir le dérèglement climatique qui risque de tout perturber. Mais néanmoins, il y a aussi les efforts fournis par le gouvernement pour préserver la biodiversité. Car, selon elle, «l'Algérie a une véritable richesse qu'il faut préserver par le biais des projets qu'on essaye d'avoir en coopération avec le gouvernement algérien. Nous travaillons avec plusieurs institutions étatiques, notamment la Direction générale de l'environnement, avec laquelle nous avons réalisé la stratégie sur la biodiversité, on fait le projet APA avec le ministère de l'Agriculture et on a un projet à développer dans le même domaine avec le ministère de la Culture. Ce qui démontre la volonté politique très élargie pour la préservation de la richesse en Algérie». Elle conclut en positivant : «Le dérèglement climatique peut nous impressionner par l'effet contraire. Nous avons, parfois, des endroits dans le sud du pays où les changements climatiques ont fait que la végétation a vraiment poussé. Parfois, il y a un côté positif.» S. A. Edwine Carrié, représentant du PNUD : «L'Algérie possède d'énormes richesses, dont les Algériens devraient profiter de manière équitable» Le Soir d'Algérie : Que pensez-vous des efforts consentis par le gouvernement algérien dans le cadre de la protection de la biodiversité ? Edwine Carrié : Je voudrais saluer les efforts du gouvernement algérien qui fait montre d'une volonté très forte de participer au programme mondial de protection de la biodiversité, non pas seulement par l'adoption de mesures variées, mais aussi avec des actions concrètes. Il y a la stratégie de la biodiversité qui a été approuvée par le Conseil des ministres, mais aussi la volonté affichée via les initiatives lancées par, outre le gouvernement, les associations, les organisations locales et bien d'autres partenaires que j'ai eu le plaisir de rencontrer. C'est justement cette volonté que le Pnud veut appuyer. L'Algérie possède d'énormes richesses, dont les Algériens devraient profiter de manière équitable. Le Pnud a répondu favorablement à l'invitation du gouvernement et s'est associé au projet APA. Il s'agit d'un projet qui vise toute la question d'accès et de partage équitables des ressources naturelles. Donc, je suis très satisfait de cette collaboration et je félicite le gouvernement pour toutes ses initiatives en la matière. L'appui du Pnud au gouvernement algérien consiste en quoi particulièrement ? Le Pnud reste à l'écoute des besoins du gouvernement et lorsque ce besoin se manifeste en termes d'appui financier, nous aidons dans la mesure du possible avec la mobilisation des ressources disponibles, mais aussi on met à leur service notre expertise. Comme vous le savez, le Pnud dispose d'un réseau mondial et nous sommes présents dans 270 pays. Il y a une bonne expertise, que nous souhaitons mettre au service de l'Algérie. Nous souhaitons également exporter l'expérience algérienne dans plusieurs domaines au niveau mondial. S. A.