Selon le secteur concerné, la campagne céréalière de cette année 2017-2018, qui s'annonce, porte en elle les promesses d'une récolte exceptionnelle comme l'indiquent tous les indicateurs qui sont au vert. Il y a lieu de citer d'abord une pluviométrie qui a dépassé toutes les espérances. Selon les données affichées, de septembre 2017 à mai 2018, il a été enregistré un niveau de précipitations qui a dépassé les 550 mm avec 70 jours de pluies auxquels il faut ajouter les précipitations enregistrées durant le mois de mai. Cette année donc, non seulement les pluies ont été abondantes mais aussi très bien réparties tout au long de la campagne depuis les premiers labours jusqu'à la fin du mois de mai. Il a été enregistré en mars dernier 153 mm et en avril plus de 100 mm, à un moment de l'année où à une époque antérieure, les plants de céréales étaient frappés par le stress hydrique qui venait briser le cycle du développement végétal causant des pertes sévères à la céréaliculture tant pour ce qui est des rendements que des récoltes en quantité et en qualité. Il y a lieu aussi de signaler cette année une réduction des superficies emblavées qui sont passées de quelque 80 000 ha à 75 680 ha soit une diminution de quelque 5 000 ha, résultat de distractions au profit des voies de communications, (autoroutes, voies ferrées, extension des PDAU..) Cependant, nous a-t-on expliqué, ces réductions sont compensées par le système d'intensification des cultures pour de meilleurs rendements au lieu et place des extensions des superficies, des zones à rendement dérisoire telles que les piémonts qui donnent 6 à 8 q à l'hectare. Ainsi grâce au système intensif, on spécule pour la campagne moisson-battage qui s'annonce sur des rendements moyens de 22 à 23 q à l'hectare voire même à une moyenne de 25 et 26 q/ha. Par endroits, dans un passé récent, grâce à l'irrigation d'appoint, on a obtenu dans certains périmètres comme la zone du Haut Chelif (Djendel et Oued Chorfa) ou dans le périmètre d'El Abadia, El Amra et autres Djelida, Bir Ould Khelifa, 50 q à l'hectare. A propos d'irrigation d'appoint, on précise que cette année personne n'a recouru à ce système. Cette année la pluviométrie a été tellement abondante qu'elle va retarder quelque peu le début de la campagne moisson-battage et que par endroits, les précipitations ont provoqué la «verse physiologique » (les tiges de blé imbibées d'eau se couchent sur le sol) qui rend la moisson difficile, qu'on traite préalablement au sulfate d'ammoniaque a dose modérée. La céréaliculture ne vise pas seulement la production de céréales destinées à la consommation mais aussi à la production de semences de variété performante notamment la Génération 1 et 2. Pour ce faire, la CCLS (Coopérative de céréales et de légumes secs), en collaboration avec l'ITGC (Institut des techniques des grandes cultures), a entrepris et gère, depuis quelques années déjà, la mise en place d'un programme de multiplication de semences (Le PMS) qui couvre une superficie de 8 100 ha. La CCLS aux multiplicateurs, les semences qu'elle sélectionne, traite et certifie pour les mettre à la disposition des producteurs multiplicateurs, l'année suivante, mais achète aussi des céréales de consommation qu'elle revend aux minotiers de la wilaya mais aussi aux minotiers extra muros. Cependant, la CCLS se trouve confrontée depuis des années à l'insuffisance des capacités de stockage des récoltes ne disposant que d'une capacité maximum de 480 000 q alors qu'on spécule sur une collecte record cette année de 1 100 000 q. Face à ce déficit la coopérative a recours à la location d'aires de stockage appartenant à des propriétaires privés ou bien aux réquisitions du wali pour pouvoir disposer de magasins de stockage relevant du secteur étatique. A El Attaf, l'OAIC a bien entamé depuis plus de 2 ans, la réalisation d'un dock-silos à El Attaf, d'une capacité de 200 000 q (10 cellules de 2 000 q) mais selon différentes sources, pour des raisons indéterminées, la construction est loin d'être achevée. Karim O.