Fin avril, tout le monde parlait d�une ann�e c�r�ali�re comme on n�en a pas connu depuis longtemps eu �gard � l��tendue des surfaces emblav�es et � la bonne pluviom�trie enregistr�e tout au long de l�ann�e agricole. Selon les chiffres de la direction des services agricoles, la superficie � moissonner cette ann�e est estim�e � 77 140 ha avec une production pr�visionnelle de 1 818 496 q, dont 1 400 924 q de bl� dur, soit un rendement moyen de 23,5 q/ha. Ceci repr�sente une hausse sensible par rapport � la campagne c�r�ali�re 2009/2010 avec une superficie moissonn�e de 77 039 ha, une production r�alis�e de 1 222 654 q dont 103 619 q de semences et un rendement moyen de 16 q/ha. Cette ann�e, on indique qu�on n�a pas l�sin� sur les moyens pour la r�ussite de cette campagne c�r�ali�re. D�abord, on note que 20 800 ha ont �t� engraiss�s en plus des 10 000 ha emblav�s sur des terres sur lesquelles on venait de r�colter de la pomme de terre, consid�r�es comme d�j� engraiss�es, soit 30 800 ha, ce qui repr�sente en fait la totalit� des superficies � hautes potentialit�s. De plus, il est � signaler que 6 800 ha ont re�u une irrigation d�appoint pour �viter tout stress hydrique et que d�importants moyens financiers ont �t� mobilis�s gr�ce au cr�dit de campagne Rfig � 252 dossiers ont �t� valid�s pour un montant de 234 millions de dinars. A signaler aussi que tous les moyens mat�riels dont dispose la wilaya sont mobilis�s pour garantir le succ�s de cette campagne soit 2 810 tracteurs, 375 moissonneuses-batteuses, 990 presses ramasseuses, 1 400 citernes, 1 790 remorques et 1 530 camions. La da�ra de Djelida, consid�r�e comme une zone potentielle, sera dot�e � elle seule de 120 moissonneuses. Sur le plan de la collecte proprement dite, les pr�visions pour la campagne moissons battages dont le lancement reste li� � un temps plus sec, les pr�visions sont revues � la hausse. Si � la fin de la campagne 2009/2010 la Coop�rative des c�r�ales et des l�gumes secs (CCLS) de Khemis-Miliana avait engrang� 572 596 q, toutes vari�t�s confondues, dont 50 373 q de semences, cette ann�e on s�attend � r�colter 750 000 q dont 150 000 q de semences. Pour ce qui est des capacit�s de stockage, il est pr�vu, outre les structures propres de la CCLS o� seront stock�s 272 000 q (3 sites � Khemis- Miliana et un � El-Attaf), des magasins et des hangars de stockage au niveau de 10 communes pour une contenance de 270 000 q ; 6 autres structures sont r�quisitionn�es pour recevoir 180 000 q auxquelles il faut ajouter les aires pr�vues au niveau des moulins Edhahra et Hibouche (en location) pour la r�ception de 182 000 q. Sur le plan pluviom�trique, pour les 9 mois �coul�s, il a �t� enregistr� 403 mm de pluies, soit une moyenne de pr�s de 38 mm par mois. Cependant, un impond�rable est venu quelque peu assombrir cette promesse de r�colte exceptionnelle. Il s�agit des intemp�ries qui ont s�vi en cette premi�re semaine de juin, 14 mm de pluie en quelques jours, l��quivalent presque des pr�cipitations du mois de mars, et ce, alors que les �pis sont arriv�s � pleine maturation. Aussi, ces pluies ont induit un ph�nom�ne rare observ� sur les terres du Haut-Cheliff (A�n Lechhiakh, Oued Chorfa, Djendel), des terres r�put�es pour leur haut rendement : les grains d'�pi arriv�s � maturit� sous l�influence de l�humidit� excessive ont germ�, nous a-t-on expliqu�. Ces pluies, si elle ne r�duisent pas les quantit�s, nuisent � la qualit� de la production. Il n�y a pas que les c�r�ales qui ont �t� affect�es par cet exc�dent de pr�cipitations inopportunes. Les plantes fourrag�res, celles qui avaient �t� fauch�es et non encore engrang�es, sont touch�es elles aussi. De ce fait, leur qualit� �nerg�tique est r�duite, devenant une mati�re approchant la simple cellulose. Cependant, on indique que la r�ussite de cette campagne ne peut �tre totale que si tous les intervenants �jouent le jeu�. D�abord une forte mobilisation de toutes les personnes concern�es, puis une grande coordination qui doit �tre mise en place entre la CCLS et la Badr parce que les c�r�aliers, dont le nombre est estim� entre 10 000 et 15 000, sont tous press�s de livrer et d�encaisser en m�me temps, pour minimiser les risques de vol et d�incendies, et faire face aux besoins des plans culturaux d�arri�re-saison. Il ne serait donc pas judicieux pour eux d��tre confront�s � d��ventuels manques de liquidit�s, d�autant plus que la Badr dispose des sommes mobilis�es par la CCLS. Autre contrainte � lever : la modernisation des moyens techniques comme les ponts-bascules cons�quents, ceux qui existent �tant d�pass�s, peu efficients donc pour engager une quelconque course contre la montre, tout comme il est indispensable, note-t-on, de moderniser les moyens de manutention, la plus grosse partie �tant effectu�e � dos d�homme par des journ�es caniculaires, surtout quand on sait que le Ramadan arrivera en plein mois d�ao�t. La CCLS se doit d�agrandir ses capacit�s de stockage par la r�alisation de nouveaux silos. Celui de 200 000 q � El-Abadia est encore au stade de l��tude. Cependant, si les derni�res pluies ont engendr� quelques d�sagr�ments, elles sont ressenties comme b�n�fiques pour des cultures nouvellement r�introduites dans la r�gion, notamment celle des pois chiches que l�Alg�rie continue � importer d�Am�rique du Sud ou de l�Inde. Cette ann�e, quelque 1 000 ha ont �t� emblav�s sur les c�teaux ensoleill�s de l�est de la wilaya, apr�s que la CCLS eut fourni les semences n�cessaires. On parle d��tendre cette culture sur 3 000 ha l�ann�e prochaine. Si tout est pr�t pour le lancement de la campagne moissons-battages, on reste dans l�attente d�un temps plus sec sans quoi le grain humide ne pourra pas �tre emmagasin�.