La saison estivale s'annonce sous de mauvais auspices. La commission chargée de la préparation de la saison estivale a annoncé récemment l'ouverture de 27 plages autorisées à la baignade sur un total de 52 plages dans les communes de Jijel, Kheiri Oued Adjoul, Sidi Abdelaziz, el Kennar, Ziama Mansouriah, el Aouana , Emir Abdelkader. Ce sont les mêmes plages ouvertes l'an dernier. En revanche, la wilaya de Jijel compte 25 plages non surveillées réparties, sur 9 communes. Celles-ci demeurent interdites à la baignade faute de travaux d'aménagement et leur relief rocheux et le problème de pollution pourtant ces plages enregistrent un grand flux d'estivants comme c'est le cas de la plage de Oued Zhor dans la commune d'el Milia, Azeroud relevant de la commune de Taher, les pins dans la commune de Sidi Abdelaziz. Certains élus de l'assemblée populaire de wilaya ont demandé l'ouverture des plages qui attirent de nombreux estivants en vue de réduire le nombre de noyades dont la majorité s'est produite dans ces plages. s'agissant du dispositif mis en place par les services de sécurité en vue de garantir le bon déroulement de la saison estivale, on affirme que 2 000 gendarmes et 2 200 policiers de différents grades sont réquisitionnés. Il y a lieu de souligner que la poursuite de fermeture de la plage de Oued Zhor qui s'étend sur une longueur de 8 km et compte trois parties Aourar, Aftis et el Mersa, suscite toujours des questions notamment avec le retour au calme dans cette région truffée des sites paradisiaques. Dans une requête transmise aux autorités locales, de nombreux citoyens de la localité de Béniférane relevant de la commune d'el Milia réclament son ouverture. Ils ont souligné par ailleurs que les postes de surveillance de la protection civile et de la gendarmerie nationale, ainsi que des bungalows sont à l'abandon. Selon certaines indiscrétions, les réseaux mafieux de sable des plages y seraient pour quelque chose dans la poursuite de la fermeture de cette splendide plage pour qu'ils puissent accaparer ce butin dans une discrétion totale. Avec le démarrage de la saison estivale, le déficit en infrastructures d'accueil se pose de nouveau étant donné que la wilaya ne compte que 20 établissements hôteliers en activité pour une capacité de 1 777 lits alors que six autres établissements hôteliers demeurent fermés par décision administrative. A ce sujet, selon certaines sources, l'hôtel Kotama qui est la propriété de la commune sera ouvert prochainement. Il y a lieu de rappeler que cet établissement était fermé depuis deux ans pour non-respect des clauses du cahier de charges. Le déficit en infrastructures d'accueil s'est accentué avec la fermeture de neuf campings familiaux appartenant à des privés par les autorités locales et qui étaient en mesure de prendre en charge des centaines de familles. Ce déficit est à l'origine de la prolifération de la formule de location chez l'habitant dont les promoteurs ont tissé «une armée» de courtiers qui imposent leur diktat en matière de prix faute de contrôle de services de l'Etat en dépit de la promulgation d'un arrêté ministériel. «Le prix d'une nuitée dans une bicoque dans la région de Timizer relevant de la commune d'el Aouana en haute saison a atteint l'an dernier 10 000 da», nous a confié Azzedine, gérant d'un commerce dans cette commune côtière. Le phénomène du squat de l'espace public constitue également un sérieux casse-tête pour les estivants et un signe révélateur de la déliquescence des services chargés de la lutte contre ce fléau qui prend de plus en plus de l'ampleur suite à l'apparition des bandes de gangs qui agissent en toute impunité en plein jour. Il y a deux ans, à la plage Kotama relevant de la commune de Jijel, selon certaines indiscrétions, un puissant squatteur disposait de 250 parasols et 250 tables. il les louait à une moyenne 1 500 DA pour une table et 4 chaises et un parasol soit, une recette de 375 000 da par jour. Imaginons une saison estivale avec plus de 60 jours. Une vraie rente pour ce squatteur hors pair qui a «ses tuyaux» au sein de certaines administrations. L'été emporte avec lui en outre le fléau des parkings sauvages qui pullulent à proximité de chaque plage. Ailleurs, il a déjà causé la mort de personnes. L'été, ce sont les bonnes affaires pour les rentiers et les spéculateurs et les squatteurs de tous bords, pour reprendre fidèlement l'expression d'un vieux attablé sur la terrasse d'un café à la localité d'el Mezaïr.» On ferme les yeux car chacun y trouve son compte. Du planton du coin au premier magistrat de la ville», ironise-t-il. L'anarchie arrange beaucoup de monde. Vivement la saison estivale. Bouhali Mohammed Cherif