Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs, l'affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d'Oran, fin mai dernier, confirme ce qu'elle a de tout temps appelé la «mafiotisation» des institutions de l'Etat. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune qui intervenait, hier vendredi, dans un meeting célébrant un double événement, le 56e anniversaire du recouvrement par le pays de son indépendance et le 28e anniversaire de la création du parti, estime, en effet, que cette gravissime affaire des 701 kg de cocaïne saisis le 29 mai dernier au port d'Oran, prouve que l'Etat est en réel «danger d'effondrement» par le fait de la «mafiotisation» de ses institutions et de la «corruption» ou encore de «l'argent» sale qui gangrènent ces dernières. Ceci par les «profils» des personnes interpellées dans le cadre de l'enquête diligentée, dont elle souhaite la «poursuite» pour n'épargner aucune personne «liée de près ou de loin» avec ce scandale. Dénonçant un régime en place «arrivé à terme de sa date de péremption ou encore qui «ne peut se défendre contre ces fléaux», la secrétaire générale du PT accuse ce même régime d'avoir «cassé les ressorts et la cohésion» de la nation, appelant à «l'unité des rangs» et à la «mobilisation pacifique des forces nationales». Car elle se dit convaincue que l'on peut prétendre à bien de réalisations et de défis quand il y a «mobilisation politique pacifique». Elle en voudra pour preuves le projet de loi portant loi de finances complémentaire pour l'année en cours «expurgé» de la batterie de surtaxations liées à la délivrance de bien de documents biométriques (passeports, permis de conduire et autre carte nationale d'identité), de la TVA sur les importations des kits d'assemblage destinés au montage automobile dans le pays) supprimé dans le même texte législatif par la grâce d'une complicité d'avec les élus du parti majoritaire, le FLN, ou encore l'annulation par le président de la République de la cession des structures relevant du patrimoine de l'établissement public de la résidence d'Etat du Sahel (Moretti et Club-des-Pins),... Autant de mesures «résistantielles» prises malgré la situation délicate du pays comme elle les qualifie, qui font dire à Hanoune que le «combat politique pacifique aboutit toujours en ce sens qu'il peut inverser le cours des choses», estimant que le «chaos et l'anarchie sont loin d'être inéluctables ou des fatalités». Pour elle, il n'est pas question de rester de marbre face à ces «forces centrifuges qui, elles, ne cessent de bouger» afin d'imposer une «bipolarité» ou cette «dualité» au plus haut sommet de l'Etat, liées, selon elle, à la «prochaine élection présidentielle». Avec des «contradictions» autour des «choix économiques et sociaux» du pays, citant en exemple notamment l'austérité consacrée dans les diverses lois de finances depuis 2016 ou encore les garanties offertes aux multinationales et à l'oligarchie. Et pas que ce facteur encourageant pour mener ce qu'elle qualifie de «bataille contre ce régime» qui relève d'un «devoir national», puisqu'elle évoquera également le retour en force des forces socialistes à travers nombre de pays, citant le Mexique avec le succès du parti socialiste après 80 ans dans l'opposition, ou encore ce sondage effectué récemment aux Etats-Unis qui fait ressortir, selon elle, qu'une grande majorité de jeunes de moins de 20 ans ont exprimé leur préférence pour le socialisme et ce vent libérateur, toujours au pays de l'Oncle Sam avec la victoire des socialistes contre les démocrates lors des élections régionales. M. K.