Une exposition picturale placée sous les auspices du Comité des fêtes de la ville de Cherchell en collaboration avec la section de l'UNAC de Tipasa se tiendra pendant plus de 20 jours, soit jusqu'au début du mois d'août. Cet événement se déroule actuellement au sein de l'imposante bibliothèque du centre-ville qui est dirigée par Mme Tafida. Outre le charme de cette saison estivale les estivants, campeurs, visiteurs et simples curieux accourent pour voir cette traditionnelle exposition. C'est aussi l'impressionnante armada d'artistes-peintres de renom et de niveau national qui a créé la curiosité et la surprise avec un palmarès fièrement étalé qui fait référence à la notoriété de cet événement dont la participation est variée, notamment aux différentes galeries picturales, à l'instar du Salon des arts modernes, le Palais de la Culture, le Salon des arts graphiques et le Salon des arts figuratifs. L'extraordinaire panorama de ces toiles trouble le regard ébahi des néophytes. Parmi les œuvres des artistes présents professionnels et amateurs, nous découvrirons une richesse inégalable où s'imposent les ténors de l'art pictural, notamment le prodigieux M. A. Bakhti, qui reste un grand peintre du surréalisme. Il a déjà charmé l'Algérie à l'instar de son frère Baâziz, un chanteur émérite. M. Bakhti s'impose comme un peintre-philosophe, sachant mettre en évidence les secrets de l'ésotérisme, du subconscient collectif, de l'impact du soufisme, des rêves et des fantasmes. Sans craindre de nous répéter, nous dirons que sa «philosophie créatrice» nous parvient à travers ses toiles qu'il a dénommées «Masques», «la Chaouia», «le Dieu du désert» , «le Graveur» et «Marasme». Nous dirons également que cet artiste, très au fait des grands événements nationaux et internationaux, demeure un éminent érudit qui marquera son temps dont l'art sera, à coup sûr, une référence pour nos graines d'artistes-peintres. M. Bakhti Abderahmane est un artiste-peintre à tendance surréaliste qui vient d'exposer plusieurs dizaines de toiles, en sus d'œuvres récentes, en se faisant remarquer dans cette exposition par des œuvres portant sur l'Afrique, la négritude, mais aussi par certains visages de femmes. Il convient à ce titre de citer les tableaux de la Baigneuse, de l'Exorcisme, de la Main, de l'œuf et de la Jarre ; de purs produits artistiques qui ne sont plus à présenter et qui font grande impression sur un public estival attiré par ces œuvres originales. Citons, par ailleurs, les autres toiles de M. Bakhti intitulées «Portraits de jeunes filles», «Solitude» ; «Poupée méchante» exposées dans le hall d'exposition de la bibliothèque cherchelloise. Il s'agit d'œuvres plus ou moins ésotériques traitant du subconscient, de l'être humain et retraçant une forme de défoulement de l'artiste qui relate crûment ses ressentiments, sans artifices. La misère humaine et la déliquescence de l'état d'âme sont mises en exergue sans pudeur, au risque d'affecter les sensibilités religieuses et sociales. Cette manifestation picturale dédiée aux artistes-peintres avait permis au public local de découvrir les œuvres de plusieurs talents locaux et nationaux à l'instar de Mme Saïda Bouskine, originaire de Sidi-Moussa, Alger, professeur de dessin. Cette artiste-peintre et ancienne élève des Beaux-Arts d'Alger spécialisée dans l'art pictural, figuratif, surréaliste et le semi-abstrait a su s'imposer avec une belle collection de tableaux et dont l'exposition a duré plusieurs jours. Quant à Mme Khalfoune Faïza, une autre artiste-peintre dont le domaine de prédilection relate l'impact du téléphone portable sur l'être humain, ses œuvres imposent un message figuratif où apparaît le téléphone portable. Ses tableaux font aussi partie d'expositions collectives apparues au niveau du Théâtre de verdure d'Alger, au Centre culturel d'Alger et à la galerie Omar-Racim. Cette artiste, qui excelle dans les thèmes surréalistes, a marqué de son empreinte l'exposition de Cherchell avec 15 tableaux dans un espace intitulé «Mes Anges», qui tire son origine, selon cette artiste, d'un «vrai rêve, où j'ai ressenti des présences». Détentrice d'un second prix lors d'un concours organisé en 2017 par la banque Société Générale, cette artiste a été invitée récemment à Khenchela pour une exposition du Chahid en 2018, et sera aussi présente à Tunis dans le cadre d'une exposition picturale. Mme Khalfoune, originaire de Aïn Taya, réside à Birkhadem, où elle enseigne l'éducation artistique. Elle utilise les techniques du semi-figuratif, de la peinture à l'huile et de l'acrylique. Elle affirmera à ce propos : «Notre langue est visuelle», et a exposé dans le centre culturel Azzedine-Medjoubi, à la salle l'Afrique, lors des soirées du Ramadhan et à l'hôtel El-Aurassi. Cette prodigieuse artiste aura réalisé «plus de 40 tableaux entre 1995 à ce jour», nous révèle-t-elle, notamment ceux «portant sur des thèmes aussi divers allant de la femme, de la famille, la Kabylie, les tableaux sociaux et l'Afrique». Mlle Bouchareb Sarah est une autre jeune artiste et universitaire de surcroît présente à cet événement en se distinguant avec son premier baptême de peinture, fait d'œuvres à l'aquarelle et au figuratif où elle traite des sujets de la nature morte. Quant à Bouarous Nassim, un élève de l'Ecole des Beaux-Arts régionale de Tipasa versé dans l'impressionnisme, il semble faire ses premières pas au sein de ce symposium artistique de Cherchell : il est suivi en cela par un panel d'artistes en herbe à l'instar de Oum Echeikh, un véritable artiste paysagiste, qui a déjà exposé au Festival des beaux-arts de Hadjret Ennous en 2018. Lors de cet événement pictural, nous avons admiré le véritable art créatif, associé à l'art manuel et artisanal dans cette galerie picturale. A ce titre, Mme Baho Saleha, une spécialiste en ornement et décoration avec peinture sur poterie, sur jarres, vases, coquillages et autres pierres, est présente et inamovible face à l'ensemble de ses œuvres où s'imposent la simplicité et la modestie. C'est ainsi qu'on retrouvera de belles œuvres artistiques, des minéraux et fossiles, du cristal de roche, des pierres percées, des minéraux polis, des pendentifs, des bagues et des colliers ; autant de bijoux à l'état naturel, quelquefois peaufinés avec art et grand goût à l'aide de la peinture à l'huile aux couleurs éclatantes. Houari Larbi