L'EN n'aura pas un nouveau sélectionneur de stature internationale. Le «Mondialiste» promis (et recherché) par la fédération de Zetchi coûte cher et/ou a des obligations avec d'autres fédérations. C'est finalement à une alternative semi-locale que l'instance du football algérien a choisi. Bon gré, mal gré. Djamel Belmadi (42 ans) était une sorte de roue de secours. La FAF qui a mis les charrues avant les bœufs a tourné en rond depuis voilà 40 jours en quête d'un remplaçant au légendaire mais mal-aimé Rabah Madjer. Après les effets d'annonce, Halilhodzic, Renard, Rohr, Van Marwijk et Carlos Queiroz, elle a (à nouveau) consenti à entendre la voix des seigneurs. Comme Madjer, Belmadi est un choix imposé même si, en termes de vécu sur un banc, le petit Parisien a plusieurs bornes d'avance. La désignation dans la nuit du mercredi 1er août de l'ancien footballeur de Paris SG, de Celta Vigo, de l'O Marseille et de Man City n'était pas dans les plans de Zetchi quoi qu'on dise les relais de l'ex-patron du PAC. A peine que le nom de celui qui a porté Lekhwiya et Duhail du Qatar aux cimes de la hiérarchie de ce minuscule désert de la péninsule arabique était souligné comme probable pièce de rechange dans le cas où le coach ciblé parmi les grosses pointures souhaitées ne réalise pas les objectifs du «peuple». A savoir aller au Cameroun pour figurer au moins parmi le carré final et, puis, se qualifier au Qatar, prochaine destination de la planète football en 2022. L'autre jour, au terme de son énième BF, Zetchi continuait toujours de rêver du recrutement d'un «Mondialiste» qui ne pouvait être que le Portugais Carlos Queiroz dont le contrat avec l'Iran expirait mardi soir. Un moment propice pour que des relais de la FAF balancent la nouvelle de l'imminente rencontre Zetchi- Belmadi à Paris. Dans le restaurant parisien, point de protocole. Chacun savait quoi demander et que dire. Les questions qui fâchent (argent et objectifs) ont été laissées pour jeudi, la rencontre de mercredi soir avait un caractère de pure formalité tant les parties présentes ne faisaient que suivre la «feuille de route» dressée à Alger. Sinon comment expliquer la présence à ce dîner de Bouras Aziz qui avait sommairement collaboré avec la FAF sous Lucas Alcaraz. L'entraîneur des gardiens était au parfum de ce qu'allait dire Zetchi à Belmadi. En l'occurrence, que le choix des vrais décideurs s'est porté sur l'ancien capitaine des Verts et ce, pour différentes raisons dont la plus «logique» était le vœu du peuple de voir un enfant du pays prendre en mains la destinée de la sélection. Nul n'est prophète en son pays ? Contrairement à Madjer dont la nomination a connu d'emblée de la résistante à plusieurs niveaux, de la base au sommet, celle de Belmadi semble jouir d'une plus importante estime. C'est que le caractériel parisien qui a fait fondre le cœur des Marseillais (les premiers à saluer sa nomination) a tout le temps été considéré comme un vrai battant, un «fidaï». Lorsque Ali Benarbia, trentenaire qui attendait désespérément un signe des Tricolores arrivait en grandes pompes chez les Verts, Djamel Belmadi, du haut de ses 23 ans, et qui frappait aux portes de l'équipe de France, se faisait discret. Sans faire grand bruit, il a capté les cœurs du public algérien lui qui avait tout perdu en France où même les clubs corporatifs avaient peur de solliciter ses services. Son arrivée en équipe d'Algérie, en 2000, sous la coupe de Djadaoui a surpris, le joueur formé au PSG étant plus proche de l'EDF que la sélection de son pays d'origine. En deux périodes distinctes, celles de Djadaoui et Saâdane en l'occurrence, il a conquis admirateurs et détracteurs. Sous Madjer II, il aura l'insigne honneur d'inscrire le but d'honneur face aux Bleus de Zidane au Stade de France en transformant un coup franc direct dans la lucarne des bois de Barthez. Un but stratosphérique qui restera dans les annales du football algérien. Mais le coup de cœur eut lieu lors de la CAN-2004 en Tunisie où, promu capitaine, Belmadi a flambé. C'est ce bout de choux de bonhomme qui aura à remettre l'EN algérienne sur le chemin du succès. Une mission qui ne sera pas de tout repos. S'il a l'appui de la vox-populi et des décideurs, Belmadi doit surtout rallier à sa cause une composante de Verts déboussolés. Des joueurs qui arrivent en sélection la peur au ventre, eux qui, en clubs, accomplissent des performances qui ne laissent personne indifférent. Saura-t-il rétablir l'ordre ? Réussira-t-il à forger l'état d'esprit qui a permis à l'Algérie de vibrer en 2004 malgré une préparation tronquée (Saâdane a eu juste 17 jours pour préparer son équipe ébranlée par la gifle malienne, en amical, à Alger) ? A ces questions, laissons le temps au temps. Composition du staff des Verts Bouras et Bougherra, premiers collaborateurs Aziz Bouras et Madjid Bougherra sont les deux premiers collaborateurs du sélectionneur Djamel Belmadi. Le premier en tant que coach des gardiens, mission que Bouras a déjà exercée brièvement quand la sélection était dirigée par l'Espagnol Lucas Alcaraz, alors que «Magic» avait lancé sa carrière sur un banc de touche lorsque la FAF version Mohamed Raouraoua lui a confié la très spéciale mission de coordonner entre Leekens et les joueurs. Belmadi devrait doter son staff par d'autres personnes, un préparateur physique notamment, qu'il présentera à la FAF lors de sa venue à Alger. Il arrivera le 16 août à Alger Contrat signé le 17, conférence de presse le 18 août Officiellement désigné, Belmadi sera à Alger le 16 août prochain où il aura à parapher son contrat de 4 ans, cérémonie prévue le 17 août, avant d'être présenté aux médias le 18 août lors d'une conférence de presse. Il entamera aussitôt la préparation du match de la sélection, début septembre, face à la Gambie à Banjul. M. B.