Un nouveau documentaire sur la Dézédie en préparation : «L'Algérie vue du... ... fiel» ! Désolé ! Religion ou pas, traditions ou pas, us et coutumes ou pas, je ne m'y ferais jamais ! Non pas que ce soit du jusqu'au-boutisme de ma part. Ou une forme de snobisme bourgeois. Encore moins une sorte de particularisme précieux. Rien de tout cela. C'est juste que je n'y ferais pas, point barre ! L'idée même de vivre dans un vaste enclos à moutons m'insupporte au plus haut point. C'est peut-être l'âge. C'est peut-être les artères qui supportent moins la pression qu'avant, du temps où j'étais encore jeune et insouciant. Ou peut-être pas. Qu'importe les «peut-être», le diagnostic est là, cette Principauté qui se transforme cycliquement en enclos à bestioles en voie de sacrifice me devient de plus en plus étrangère. Oui ! Oui ! Je sais que ce qui va m'être rétorqué : ce pays, tu l'aimes ou tu le quittes ! Ben... non ! Je n'ai pas où aller ! Je n'ai pas choisi de le quitter lorsque mes gambettes et le reste me le permettaient encore, ce n'est pas aujourd'hui que je vais le faire. Et puis, plus encore que les enclos à moutons, je ne survivrais pas à la queue le matin aux aurores, au bureau de l'OFPRA, sur les bords de Seine. Alors ? Alors, les moutons ! Je suis condamné ici et maintenant et demain à dire, à écrire et à pleurer de l'encre sur cette rurbanisation sauvage qui me donne l'impression de brouter ma vie par les deux bouts au milieu de nulle part. Comment les moutons et les hommes en sont-ils arrivés à ce point de cohabitation ruminante ? Comment la ville a épuisé son crédit de ville sans vraiment devenir campagne ? Et comment la campagne a Flexy ses frontières jusqu'au centre du milieu pile-poil de la ville sans en avoir l'air citadin ? Qui détient la géolocalisation exacte de l'endroit maudit où cette alchimie mortifère s'est opérée ? Le lieu du sortilège lourd et chargé de crottes de ruminants que l'on nous a jeté. Que nous nous sommes jeté ! Je n'ai pas de réponses ? Les sociologues, sûrement ! Reste l'insupportable question. Qui est vraiment dans l'enclos rurbain ? Le mouton ? Ou moi, le ruminant de colère qui fume du thé pour rester éveillé à son cauchemar qui continue. H. L.