Idir Hachèche, avocat de la cour de Boumerdès et représentant une partie des souscripteurs des 400 logements LPA implantés au Sahel, agglomération située près de la ville du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, affirme que les souscripteurs qu'il représente sont lésés par l'Office de promotion et de gestion immobilière, OPGI, de Boumerdès, le promoteur de ces habitations. «L'OPGI a procédé au tirage au sort de positionnement des postulants sur 218 logements, comme par hasard ceux qui ont une vue sur la mer. Ce tirage au sort a été effectué dans l'opacité, sans la présence des postulants. Certains n'ont rien payé et ont le privilège de choisir alors que d'autres ont tout payé mais n'ont pas été dans la liste du tirage au sort.» Ils soupçonnent donc du favoritisme. «Moi-même j'ai tout réglé , financièrement parlant, je pouvais me contenter d'être parmi les favorisés et me taire mais je défends les droits de tous les souscripteurs et surtout la transparence.» Les contestataires ne sont pas restés les bras croisés puisqu'ils ont fait signer au président du tribunal de Boumerdès une ordonnance interrogative sur ce tirage au sort. «La réponse de l'OPGI était évasive et ne répondait pas sur le fond», estime le défenseur. Maître Hachèche, qui a introduit une seconde ordonnance, compte ester l'OPGI en justice pour refaire ce tirage au sort. En effet, selon maître Hachèche, le DG de cet office a violé la loi 11/04 relative à la promotion immobilière notamment l'article 41 et surtout l'article 71 qui expose le contrevenant à une condamnation à une peine de prison. Cet article interdit, en effet, la perception d'une avance sur l'achat de logement sans remettre au souscripteur un VSP (vente sur plan). «Ces logements ne sont pas concernés par ce dispositif légal», rétorque-t-on au niveau de l'OPGI. En l'absence du nouveau DG, en congé, c'est le DGA, Mohand Ouidir Ben Oussaïd, qui nous a reçu en présence d'un chef de service en charge de ce projet. Les deux responsables ont répondu à toutes nos questions relatives à ce dossier. «Nous ne permettrons aucun favoritisme parmi les souscripteurs. Nous avons effectué ce tirage au sort partiel pour encourager ces souscripteurs à payer. On aurait pu arrêter le chantier pour manque de financement mais on a financé les travaux sur nos fonds propres pour ne pas sanctionner les familles.» Les deux responsables qui précisent que l'OPGI a répondu à l'injonction du juge, avancent, par ailleurs, comme gage de bonne foi, le fait d'avoir engagé 24 entreprises pour réaliser ces logements. Sur l'absence du VSP, l'intérimaire du DG nous fournit l'explication : «Nous avons eu l'acte de propriété il n'y a que deux mois.» En clair, selon ce qui nous a été dit, l'OPGI ne devait même pas lancer la construction de ces bâtiments sans ce document par lequel il ne pouvait pas avoir, en outre, le permis de construire car sans ces deux documents, l'office n'a pas le droit de signer les VSP. On a compris que les pouvoirs publics avaient «collé» ce projet à ce promoteur dans la précipitation. C'est un quota affecté lors de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal dans la wilaya de Boumerdès. Reste aux deux parties de trouver un compromis parce que les amis de maître Hachèche sont décidés à s'expliquer devant le juge. Abachi L.