Le ministère du Commerce a réquisitionné plus de 50 000 commerçants pour assurer le programme des permanences durant les deux jours de l'Aïd el-Adha. Une hausse de 47% par rapport à l'Aïd de l'année dernière. Cependant, les commerçants ne sont pas toujours au rendez-vous malgré les sanctions imposées. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'Association nationale des commerçants et artisans algériens estime que cette hausse du nombre des commerçants réquisitionnés permettra un large approvisionnement en produits et services de large consommation pour les citoyens. 50 800 commerçants mobilisés et activant dans l'alimentation générale et fruits et légumes, dans des unités de production d'eau minérale, dans les laiteries ou dans les boulangeries, contre 34 576 l'année dernière, «est largement suffisant», estime El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens. En effet, le ministère du Commerce a décidé d'augmenter le nombre des commerçants inscrits sur la liste du programme des permanences pour «pouvoir assurer aux citoyens une disponibilité fluide des produits notamment de large consommation». Il rappelle que ce programme a été établi conformément aux dispositions de l'article 22 de la loi 04-08 du 14 août 2004 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales et avertit que des sanctions seront prises à l'encontre des commerçants qui n'auront pas respecté leur obligation conformément à la législation en vigueur. Celle-ci prévoit des amendes allant de 30 000 DA à 200 000 DA ou une fermeture des locaux commerciaux pour une période de 30 jours pour les contrevenants. Durant l'Aïd el-Fitr dernier, le ministère du Commerce a mobilisé 49 893 commerçants. Une hausse également de plus de 39% par rapport à l'Aïd el-Fitr de 2017. 99% d'entre eux ont respecté ce programme, selon les chiffres du ministère du Commerce. Beaucoup moins selon le constat des citoyens qui, souvent, ont du mal à s'approvisionner en produits nécessaires, pendant une semaine, durant les fêtes religieuses. Les contrevenants ont-ils été sanctionnés ? Tahar Boulenouar affirme que le ministère du Commerce applique bel et bien les sanctions. La preuve, dit-il, «nous avons reçu des appels de commerçants se plaignant des amendes du ministère du Commerce, mais nous leur avons rappelé que le ministère du commerce était bien clair sur les risques du non-respect du programme et que nous ne pouvons rien faire pour eux». D'ailleurs, son association lance un appel à l'ensemble des commerçants réquisitionnés à respecter le programme des permanences pour assurer la continuité de l'activité commerciale et éviter les sanctions. Il informe également les chauffeurs de taxi, notamment inter-wilayas, que la gare routière nationale reste ouverte les jours de l'Aïd. Boulenouar appelle également les présidents des APC à afficher les listes des permanences dans les lieux publics. Boulenouar rappelle, encore une fois, que le citoyen doit comprendre qu'il s'agit d'un service minimum. S. A.