Il est prévu que 32 689 commerçants seront mobilisés durant les deux jours de l'Aïd El Adha pour assurer l'approvisionnement des citoyens en produits de base à travers l'ensemble du pays, a appris l'APS auprès du ministère du Commerce. Le nombre de commerçants retenus pour la permanence, devenue obligatoire, est en hausse de 20,56% par rapport à l'Aïd El Fitr, où 27 114 commerçants avaient été réquisitionnés, soit environ 30% des commerces exerçant dans les secteurs ayant un rapport avec la production ou la commercialisation de produits de base au niveau de chaque commune. «En plus des six activités habituelles (boulangerie, alimentation générale, commerces de fruits et légumes, boucheries, restauration et cafétérias), les autorités ont décidé, cette fois, de réquisitionner les producteurs de lait, les minoteries et les producteurs d'eau minérale. C'est une initiative louable, mais on risque de connaître encore une fois des perturbations, bien que les citoyens aient pris l'habitude de s'approvisionner la veille», a déclaré M. Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le «dérèglement» devrait être le fait de l'«absence d'information en direction du consommateur». Des listes des commerçants devant assurer les permanence, confectionnées par les directions du commerce de wilaya, ne sont pas affichées par les APC. Les citoyens n'auront pas les bonnes adresses pour s'approvisionner en produits alimentaires. «D'après mes contacts, il n'y aurait à ce jour que 100 APC sur les 1541 que compte le pays à avoir pris le soin d'afficher les listes et ainsi informer les consommateurs des adresses des commerçants qui ouvriront le jour J. Les services des APC, complètement défaillants, auraient pu informer les citoyens en affichant les listes dans les sièges et même dans les espaces publics, et ainsi permettre aux citoyens de trouver une boulangerie ouverte au lieu de faire le tour de la ville», estime M. Boulenouar. Difficultés d'approvisionnement et hausse des prix Les commerçants, de fruits et légumes principalement, éprouveront des difficultés à s'approvisionner, malgré l'injonction faite aux mandataires d'assurer la permanence les jours de l'Aïd. «La DCP de Blida, par exemple, a appelé les commerçants des marchés de gros de Bougara et Boufarik à assurer la permanence. Mais ce qu'ignore cette direction, c'est que les mandataires s'approvisionnent quotidiennement auprès des agriculteurs, qui vont cesser toute activité à partir de mercredi (aujourd'hui, ndlr). Les marchés de gros n'ont pas la possibilité de stocker une marchandise qui doit être fraîche et, par conséquent, les citoyens devront remarquer une augmentation», précise M. Boulenouar. La loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, datant de 2013, prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois, assortie d'une amende de 30 000 à 200 000 DA contre les contrevenants. 99,73% des 27 114 commerçants réquisitionnés durant les deux jours de l'Aïd El Fitr dernier avaient respecté le programme des permanences, selon le ministère du Commerce. «Des commerçants ont été réquisitionnés cette fois-ci, alors qu'ils avaient assuré la permanence durant l'Aïd El Fitr. D'autres, et c'est la majorité, souffrent de l'absence de main-d'œuvre, généralement recrutée dans les wilayas de l'intérieur. Ces commerçants sont contraints de tricher en restant à l'intérieur de leur commerce pour éviter d'écoper d'un PV de défaillance des inspecteurs de la DCP. Toutes ces difficultés auraient pu être réglées en associant l'UGCAA», suggère le porte-parole de ce syndicat.