Cinq artistes algériens chevronnés dont trois artistes peintres, une photographe plasticienne et un sculpteur ferronnier d'art exposent leurs œuvres à la galerie d'art Mohammed-Racim à Alger. La galerie Mohammed-Racim a accueilli en son sein une fusion d'arts contemporains le mercredi 15 août, jour du vernissage de l'expo. Eclectisme et diversité sont au rendez-vous lors de l'exposition collective «Regard d'été» qui s'étalera sur un mois. Parmi les exposants, Amel Benmohamed présente son «Invitation au mouvement», une série de photographies qui capturent des tissus dessinant des mouvements. Diplômée des beaux-arts, plasticienne et galeriste (galerie Ezzou'art), la photographie a toujours été son domaine de prédilection. Son exposition se réfère à l'abstraction lyrique, un courant artistique dont elle fait partie. Les textures l'inspirent. «La soie me rappelle la douceur, la sensualité et la poésie, ça m'aide à transmettre au lecteur mon imagination», explique-t-elle. A quelques pas, Madjid Guemroud, artiste peintre et plasticien, expose des toiles explosant de couleurs et de profondeur, entre de l'acrylique sur toile et technique mixte sous-verre. le patrimoine algérien et sud-africain est sa matière première. En recherche perpétuelle du passé, il construit ses tableaux sur plusieurs couches de sens et de degrés d'abstraction. Adepte du cubisme et du symbolisme, il déclare que son œuvre est structurée et réfléchie et que l'humain est au centre de son œuvre. «Il faut voir au-delà de l'abstrait, un tableau n'est pas statique mais en mouvement pour qui sait le voir», déclare, pour sa part, Noureddine Chegrane, artiste de renom. Quelques-uns de ses tableaux sont visibles à cette exposition. L'artiste est connu pour sa peinture des signes. Il fait partie du mouvement Aouchem, créé durant les années 1960 par un groupe d'artistes peintres travaillant sur le signe. Il s'imprègne de l'écriture berbère et de la gestuelle. L'artiste a un demi-siècle d'art et plusieurs expositions à son actif. Il considère son art comme universel et cosmopolite. Amor Driss Lamine Dokman vit de l'art depuis plus de vingt ans. Ses peintures racontent son quotidien algérien, les évènements de la société et tout ce qui le touche de près. Artiste contemporain influencé par l'expressionnisme, des visages et des yeux «prennent vie» sur ses toiles. Sa technique mixte et son mélange de couleurs et de textures permettent à ses tableaux de réagir avec la lumière. Il explique que c'est son moyen de capter les regards et de marquer les esprits. Quant à Abdelghani Chebouche, ses créations se façonnent entre la forge et l'enclume. Il pratique l'une des disciplines les plus antiques et les plus prestigieuses. Autodidacte, son long apprentissage a donné naissance à de pièces authentiques et marquantes en sculptant des solides ou en technique de repoussé (technique connue en ferronnerie d'art). Il retrace, d'après lui, la quête de l'humain et des questionnements existentiels. Deux de ses œuvres ont particulièrement marqués l'exposition : «Totem» et «le Cri de Munch» revisité. Quand la culture semble en vacances en ce mois d'août, «Regard d'été» est une bouffée d'air frais pour tous les amoureux d'art. L'exposition est ouverte au grand public. Chahinez Fettaka