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Emouvantes obsèques de l'enfant Bachir à Tamellahth
Le terrorisme a encore fait parler de lui à Ahnif
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 08 - 2018

Tameziavth, dimanche 19 août 2018. Une contrée reculée de l'Algérie profonde. Une contrée oubliée, sortie de l'anonymat à cause de la bêtise humaine : l'hydre terroriste a encore frappé dans cet endroit reculé de l'Algérie, en emportant, comme ce fut le cas dans la plupart des actes terroristes, des innocents.
Des enfants innocents dont la majorité n'a même pas atteint l'âge de la puberté. Des enfants âgés de 9 à 12 ans, sortis dans cette après-midi de samedi, jouer entre eux à cache-cache, là, à quelques mètres de leurs maisons. Des enfants issus des familles Hocine, Soum et Abassi, et qui sont toutes cousins et parents par alliance.
Ils étaient là en train de jouer comme ils le faisaient chaque après-midi. Il était 18 heures passés. En allant se cacher dans un petit buisson qui a poussé le long d'un cours d'eau sec, l'un des enfants trouvera un engin enfoui sous terre en partie et en apparence inoffensif. Un obus dont il était loin de douter qu'il s'agissait d'un engin de la mort. L'enfant le prit et le remonta jusqu'à la route, à quelques mètres plus haut. En le remontant, l'engin qui était assez lourd a glissé des mains d'un autre enfant qui essayait de le saisir. Soudain... plus rien. C'est l'explosion et les cinq enfants qui étaient là à des distances différentes de l'engin seront projetés tous par la force de l'éclat. Un autre enfant, un adolescent de 16 ans, qui passait à vélo par les lieux, fut projeté lui aussi, touché par l'explosion.
Une fraction de secondes, et les petits anges qui jouaient et riaient se sont retrouvés à terre, qui amputé d'une jambe, qui amputé des deux jambes, et les trois autres, tout en sang touchés par plusieurs éclats dans différentes parties du corps. Et puis, les pleurs et les cris de douleur ont envahi les lieux dont les lambeaux de chair humaine étaient éparpillés sur plusieurs mètres à la ronde.
Boualem Hediouche, qui habite à quelques encablures des lieux, et chauffeur de taxi de son état, accourut, alerté par le bruit de l'explosion. Il sera parmi les premiers sur les lieux. Il évacuera rapidement, aidé par d'autres personnes qui ont accouru, Bachir Hocine qui était amputé de deux jambes, ainsi que Soum Abderraouf qui était amputé d'une jambe. Tous deux perdaient beaucoup de sang, mais Boualem dira que tout au long du trajet, les deux enfants étaient conscients et parlaient. D'ailleurs, hier encore, Boualem nous montra les tapis de son véhicule, qui était pleins de sang et qu'il avait enveloppés dans un sachet plastique. D'autres villageois évacueront à leur tour Abassi Salim, 10 ans, et les trois autres, tous de la famille Soum et dont les blessures sont légères, vers l'hôpital de M'chédallah.
Le père de Bachir, qui apprit ce qui s'est passé quelques minutes plus tard alors qu'il habite à moins de 100 mètres des lieux, arrivera sur les lieux en retard. Son fils Bachir qui a été déjà évacué par Boualem Hediouche ne le reverra jamais vivant. Bachir succombera à ses blessures juste après son admission à l'hôpital de M'chédallah. Salim Abassi qui est amputé de deux jambes, et Soum Abderraouf qui est amputé d'une jambe, seront évacués vers l'hôpital de Tizi-Ouzou, et seront sauvés in extremis. Les trois autres blessés seront évacués vers l'hôpital de Lakhdaria, et leurs vies sont hors de danger.
Hier matin, lors de notre arrivée sur les lieux, le père Mouloud était inconsolable. Le village Tameziavth, qui est situé en pleine forêt de Tamellahth, et à quelques dizaines de mètres de l'autoroute Est-Ouest, était en deuil, des dizaines de personnes affluaient vers le domicile mortuaire. Tout le monde, juste après les formules de consolation du père, demandait des nouvelles des autres enfants blessés.
Plus loin, sur une petite colline qui domine le village, un détachement militaire était là et les militaires étaient jusque-là confinés à l'intérieur. Ce n'est que vers 10 heures, alors que nous étions sur les lieux de l'explosion, avec des dizaines de villageois qui nous expliquaient comment cela s'était passé, que les premiers éléments de l'armée sont sortis dans une sorte de ratissage des lieux avec des appareils de détection des explosifs en fouillant tous les buissons qui se trouvaient le long de ce cours d'eau qui traverse le village du sud du côté de la vaste forêt de Tamellahth, au nord du côté du siège de l'APC d'Ahnif qui se trouve à plus de 10 kilomètres.
Quelques minutes plus tard, un lieutenant-colonel, probablement venu du bataillon qui était stationné plus loin au lieudit Zantar entre Ahnif et El-Adjiba, à la lisière de la forêt de Tamellahth, à 30 kilomètres au sud-est de Bouira, était venu voir le lieu exact de l'explosion de l'engin. Le lieutenant-colonel essayera de savoir où était enfoui exactement l'engin explosif mais personne parmi les présents ne pouvait lui répondre, tant les seuls qui le savaient étaient soit mort soit à l'hôpital.
Cela étant, sur les lieux, certains villageois n'ont pas omis de dénoncer un certain laxisme des pouvoirs publics, surtout que, selon eux, le long de ce cours d'eau qui forme une sorte de ravin, et depuis 2012, pas moins de trois engins explosifs y étaient retrouvés.
En outre, et cela a été également dénoncé par les animateurs du mouvement associatif local qui avaient initié, pendant la journée et au moment des funérailles, une marche avec banderoles, pour demander un véritable ratissage des lieux pour en finir avec le terrorisme : un jeune a été amputé de deux jambes, après l'explosion d'une bombe dans cette région, au mois de juin dernier. A l'époque déjà, une demande officielle pour entamer un véritable ratissage des lieux a été faite aux autorités militaires, mais leur demande était restée lettre morte.
Hier encore, ces jeunes qui préparaient un hommage au chanteur et icône de la chanson kabyle, Saâdaoui Salah, natif de la commune, et qui ont décidé d'annuler ces festivités en signe de deuil, ont tenu à réitérer leur demande d'un ratissage efficace de la région de Tamellahth afin de la débarrasser de ces engins de la mort semés par des terroristes et qui continuent à emporter des vies innocentes.
Hier, lors des obsèques de l'enfant Bachir, des autorités civiles et militaires de la wilaya, depuis le SG qui représentait le wali, jusqu'au P/APW, en passant par le commandant du secteur militaire de Bouira, et du colonel de la gendarmerie, étaient tous là. Espérons que le cri des citoyens de la commune d'Ahnif sera enfin entendu !
H. M.


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