La sélection algérienne de basket-ball junior, qui prend part au championnat d'Afrique des nations de la catégorie (Afro-basket U18), Bamako (24 août-2 septembre), a été battue pour la cinquième fois de suite, cette fois-ci par les Guinéens en match de classement (9-11 places). Les protégés de Mohamed Yahya, après leur élimination du premier tour, devaient sauver la face et arracher au moins un succès. Vendredi matin, alors que les coéquipiers de Bouteldja Rafik avaient mené au premier quart-temps (17-10), ils se sont fait rattraper à la mi-temps avant de revenir au score (62-62) au dernier quart-temps avant de céder devant des Guinéens apparemment plus volontaires. Sur les raisons d'un tel échec, le président de la Fédération algérienne de basket-ball (FABB), M. Slimani explique que la sélection nationale junior a fait face à des équipes de catégorie supérieure, qui ne sont pas de l'âge légal des juniors. «Nos jeunes ont failli déclarer forfait dès le premier match face au Rwanda lorsque le staff technique et les accompagnateurs se sont rendus compte que les autres sélections retenues n'étaient pas juniors. Chose courante en Afrique, certains pays n'hésitent pas à falsifier l'âge des joueurs sélectionnés. Il n'y a que les sélections de l'Afrique du nord l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte notamment qui jouent le jeu dans ce domaine. Figurez-vous, certaines sélections se sont présentées avec des joueurs de 20, voire 22, 23 ans sur le terrain les présentant comme des U18. La Fiba Afrique a promis d'y remédier, mais rien n'est fait et c'est notre sélection nationale qui paie les frais de cette mascarade», nous a-t-il expliqué. L'entraîneur Mohamed Yahya, joint par nos soins à Bamako nous a confirmé qu'il a failli déclarer forfait au second match lorsqu'il s'est rendu compte que «les joueurs retenus et sélectionnés par les nations participantes ont plus que l'âge des juniors. Ils ont entre 20 et 25 ans. Croyez-moi, pour la plupart, ce sont des joueurs séniors, alors que notre sélection renferme des joueurs de 17-18 ans. N'était le président de la FABB qui m'a demandé de continuer le tournoi, on serait rentré en Algérie depuis longtemps. Je ne peux pas cautionner de telles pratiques. On est venu avec l'idée de réussir notre championnat d'Afrique, mais en arrivant sur place, nous avons découvert un autre monde ; celui de la fraude et je mesure mes mots. Un fléau qui gangrène le basket-ball africain ; un phénomène récurent et qui ne rencontre aucune sanction dissuasive faute de preuves concrètes. Une situation qui est d'autant plus inquiétante, qu'elle semble être encouragée par les dirigeants et plus particulièrement les encadreurs. On a fait part de nos doléances aux responsables de la Fiba, en vain», nous a-t-il déclaré tout en espérant que les choses changeront à l'avenir. Ahmed A.