Même s'il n'a plus l'envergure du Ahly SC de Mahmoud Al-Khatib, Magdi Abdelghani et Mohamed Abou Trika, le club égyptien demeure une valeur sûre du football africain et planétaire. L'Entente qui croisera le fer en demi-finale de la LFDC à la mythique formation Cairote sait bien que la mission d'aller en finale ne sera pas aisée. C'est d'abord des retrouvailles. Le dernier duel algéroégyptien remonte au 21 février 2015 quand ces deux formations, sacrées dans leur challenge respectif (LDC et coupe de la CAF), s'affrontaient à Blida en match de Supercoupe d'Afrique. La rencontre s'achèvera sur une parité (1-1) mais ce sont les Sétifiens qui décrocheront le trophée grâce à leur réussite dans l'épreuve des tirs au but (6-5). Avant, les deux équipes s'étaient croisées à plusieurs reprises. Une, restera dans les annales en l'occurrence cette fameuse demi-finale en 1988 qui verra Adjissa, Zorgane, Serrar, Osmani et autre Bendjaballah terrasser l'ogre égyptien au Cairo-Stadium grâce aux tirs au but (4-2), les deux matchs (aller et retour) s'étant soldés sur un même score (2-0 à Sétif et 2-0 en Egypte). Le Ahly qui était le tenant du titre ne faisait alors que passer le témoin au futur champion, l'ESS, qui a vaincu dans une mémorable finale les Nigérians d'Iwuanyanwu (défaite 1-0 à Ibadan et victoire 4-0 à Constantine). Une consécration paradoxale pour une équipe de l'Entente qui évoluait cette année en seconde division. Autre époque, autre demi-finale et autres sensations, la double confrontation du mois prochain (aller le mardi 2 octobre au Caire, retour le mardi 23 octobre à Sétif) ne manquera pas d'attrait. Comme on se retrouve ! Nonobstant la rivalité sportive qui a souvent tourné au vinaigre, les deux prochains rendez-vous algéro-égyptiens s'annoncent captivants. Sur nombre de questions, Sétifiens de Rachid Taoussi et Ahlaouis de Patrice Carteron disposent de similitudes qui feront de leur confrontation en octobre un choc inédit. Aussi bien le technicien marocain de l'Aigle noir que le français du National SC ont pris en mains leur nouvelle équipe durant l'intersaison, soit à l'issue des deux premières journées de la phase des poules. Avant l'arrivée de Taoussi, l'ESS avait 0 point dans son escarcelle (deux défaites, à Lubumbashi face au TPM et à Sétif contre le MCA) alors que Carteron a rejoint l'équipe Cairote en juin laquelle ne comptabilisait qu'un petit point (nul à domicile face à l'ES Tunis et défaite en Ouganda face à Kampala City). Au bout du compte, l'ESS surmontera son handicap en alignant deux nuls et deux succès alors que le Ahly enchaînait une belle série de quatre victoires consécutives dont deux en déplacement (à Tunis face à l'EST et à Gaborone face à Township Rollers du Botswana). En quart de finale, l'ESS a mis KO le tenant du WAC grâce à un petit mais précieux succès au 8-Mai-45 et une belle résistance au temple Mohamed V de Casablanca. De son côté, le Ahly a découragé les Guinéens de Horoya à Conakry avant de les asphyxier samedi soir chez lui, à Al-Salam Stadium du Caire (4-0). Des performances qui n'ont été possibles que grâce à la maîtrise tactique des deux entraîneurs et l'application de leurs joueurs. Pour dire que la demi-finale d'octobre prochain se présente comme une bataille tactique où chaque élément, chaque détail, comptera. Taoussi, comme Carteron, se feront un devoir de préparer leurs poulains à nombre de stratagèmes pour pouvoir atteindre l'ultime stade de cette prestigieuse épreuve. M. B.