L'émission Mawaid al-assatir (Rendez-vous des légendes), diffusée à la chaîne de télévision Echourouk TV, animée par notre confrère Hammou Bellahmar, a consacré son dernier numéro, diffusé avant-hier soir, au sacre africain de l'Entente de Sétif de la saison 1988-89. Invités à cette émission, Malik Zorgane et Derradji Bendjaballah, deux grands joueurs ayant marqué l'histoire du club phare de Aïn El-Fouara, sont revenus sur cette période "inédite" de l'histoire de l'un des clubs les plus titrés en Algérie, marqué paradoxalement par une relégation en deuxième division et un historique sacre africain. "Oui, je pense que c'est la relégation qui a poussé l'équipe à la révolte pour offrir à l'Algérie son troisième titre africain des clubs, après le MCA et la JSK", a dit d'emblée Zorgane, avant de révéler que la descente de l'équipe en 1986 était en grande partie due à un problème entre Mokhtar Aribi et le maestro du onze de l'Aigle noir de cette époque, Nacir Adjissa. "Pour un problème de maillot, on s'est retrouvés en deuxième division. L'équipe s'est même divisée à cause de ce confit. Déjà, à la fin de l'aller, on avait terminé avec seulement onze points. C'était déjà dans l'air la relégation malgré un très bon parcours durant la deuxième moitié de la saison où nous avons obtenu 23 points avec une série de 12 matches sans défaite. Je pense que le match nul que nous avons fait à Sétif face au MCO (2-2) avec une égalisation de Belatoui dans les derniers instants du match fut pour nous le coup de grâce. C'est le nul qui nous a fait reléguer", a ajouté celui qu'on aimait surnommer l'Artiste, et qui a été lancé par un certain Abdelkrim Khalfa, alors coach adjoint du défunt Abdelhamid Kermali. De son côté, Bendjaballah a indiqué que le défunt Mokhtar Aribi, le mage sétifien et père spirituel du second souffle, a marqué de son empreinte cette époque en formant un groupe qui eu le mérite de relever le défi d'aller chercher un titre africain "qui n'est pas à la portée de tout le monde", dit-il. "Aller jouer dans les pays africains à cette époque est la chose la plus horrible qu'un footballeur puisse vivre. Nous avons pu surmonter pas mal de mauvaises surprises, et cela grâce, en une grande partie, à Mokhtar. C'est un homme imprévisible qui ne pensait qu'au travail. Il était tout le temps concentré sur ce qu'il faisait. C'est grâce à lui que l'ESS s'est hissée dans le gotha du football national et sur le plan continental, car aller éliminer le fameux Ahly du Caire des années 1980 et 90 au Cairo Stadium, et devant 120 000 Egyptiens, ce n'est pas chose facile. Idem en finale, où nous avons joué un adversaire difficile, à savoir Iwuanyanwu National, dont la majorité de ses joueurs formait l'équipe nationale A du Nigeria qui s'est qualifiée par la suite à la Coupe du monde de 1990", a dit l'ancien virevoltant ailler ententiste en insistant beaucoup sur le fait que la relégation de l'ESS fut le déclic qui "nous a poussés à rester ensemble et relever le défi de ramener le club en division 1. Tout ceci a contribué à la victoire finale en Coupe d'Afrique", conclut-il. F. R. Nom Adresse email