La rage humaine est une infection mortelle, le seul traitement repose sur la prévention et en cas d'une morsure par un animal suspect, la sérothérapie est obligatoire en sus de la vaccination des chiens qui est la stratégie la plus efficace pour prévenir la rage chez l'homme. Dans ce cadre, la Journée mondiale de lutte contre la rage a été célébrée les 26 et 27 septembre par le ministère de la Santé et de la Population à Souk Ahras au niveau du centre d'information militaire baptisé au nom du chahid Rakab-Hafssi, animée par d'éminents spécialistes et experts de la santé au niveau du ministère de la Santé en sus des participants des wilayas limitrophes de «Guelma, AnnabaTébessa, El-Tarf et Oum-el-Bouaghi». Cette rencontre inscrite sous le thème «Rage, transmettez le message, sauvez une vie» a pour but l'information et la sensibilisation de la population à la prévention face au risque rabique. Dans ce contexte, le Dr Samia Hamdi sous-directrice de la prévention et des maladies transmissibles au ministère de la Santé a axé lors son intervention sur l'objectif crucial de cette journée qui est «zéro décès par rage humaine», tout en insistant sur la lutte locale, régionale et nationale contre cette affection mortelle. La doctoresse Boughoufalah de l'Institut national de la santé publique a présenté la situation épidémiologique de la rage humaine dans le monde et en Algérie, et dans ce sens, elle a fait savoir que cette zoonose largement répandue tue 60 000 personnes chaque année à l'échelle mondiale, les continents les plus touchés sont l'Asie avec 56% et l'Afrique à 44% dont plus des 40% des cas sont des enfants âgés de moins de 15 ans. La conférencière persiste et signe que 17 millions de personnes reçoivent un traitement antirabique chaque année dans le monde, pour notre pays le coût direct des traitements revient à 314 656 300 dinars à l'escarcelle de l'Etat, 40,9% des cas sont les enfants de moins de 15 ans dont 64% sont mordus par les canidés qui restent le réservoir essentiel de la maladie et 30,5% par les chats. L'intervenante a laissé entendre qu'au cours de l'année 2000, on a dénombré 58 000 cas de morsures puis le chiffre a dégringolé pour croître en l'an 2017. L'exemple le plus illustratif est la wilaya de Tizi-Ouzou avec 6 429 morsures et Tamanrasset avec 233 cas et Adrar 161 morsures. Le docteur Soufi de l'Institut Pasteur a clarifié que la rage est un problème crucial de santé depuis la nuit des temps et a donné des explications exhaustives sur les risques liés aux morsures des animaux en relevant, en outre, que les Algériens ont aussi tendance à faire passer la vaccination de leurs animaux domestiques au second plan en mettant en exergue le manque de culture dans ce sens, alors que faire vacciner son chien ou son chat est d'une importance vitale. Au chapitre des aspects cliniques dans sa communication, le Dr Abed de l'EHS El Kettar a expliqué ce qui faut savoir sur la rage et les aspects cliniques et la contamination interhumaine. Les participants qui ont fait part de la disponibilité du vaccin et les unités de prises en charge et de consultations des personnes mordues ont clôturé cette journée par des ateliers et des débats avec des recommandations sur la prévention et la lutte contre la rage. Yacine Barour