Les participants au 3e Congrès international de pharmacie hospitalière et d'oncologie organisé par la Société algérienne de pharmacie hospitalière et d'oncologie (Sapho) à Constantine ont plaidé pour l'obligation de la mise en place d'un comité de médicaments et de dispositifs médicaux pour la prise en charge des traitements du cancer au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux composé de pharmaciens hospitaliers. La facture du médicament sans cesse en hausse est due essentiellement à l'augmentation dans la facture des médicaments hospitaliers. Les professionnels de la santé ont noté «une explosion de dépenses sur le plan hospitalier car la PCH qui consommait 200 millions d'euros par an, enregistre des dépenses à plus de 800 millions d'euros actuellement». Cette augmentation de la facture globale qui s'est faite notamment au niveau des hôpitaux, s'explique par la mise en place de plans de santé notamment le plan cancer, une pathologie qui explose et dont les traitements restent très onéreux. Autour de cette problématique et celle du bon usage du produit pharmaceutique à l'hôpital, plus de 500 pharmaciens venus de tout le pays ainsi que d'autres de la Tunisie et du Maroc, se sont concertés à l'occasion de ce 3e Congrès international de pharmacie hospitalière et d'Oncologie ouvert le 28, 29 et 30 septembre à la salle du Zénith de Constantine et organisé par la Société algérienne de pharmacie hospitalière et d'Oncologie (Sapho). Selon la présidente de cette société savante, Pr Mansouria Nebchi «ce rendez-vous annuel des pharmaciens venus de tout le pays en présence d'experts internationaux, se veut un espace d'échanges productifs en vue de l'amélioration des conditions d'exercice mais aussi la promotion de la pharmacie hospitalière et discuter de la nouvelle loi sanitaire et ses répercussions dans les pratiques de la pharmacie hospitalière». De son côté, Dr Chellali Khadidja vice-présidente de la Sapho et responsable de la pharmacie du CHU de Constantine a souligné la participation d'experts internationaux de renom qui débattront avec les pharmaciens algériens du bon usage des médicaments en milieu hospitalier avec l'exposition de plusieurs expériences notamment françaises, tunisiennes et marocaines. Parmi les recommandations de ces journées, la nécessité de réglementer et de mettre les verrous à toutes les étapes du circuit des médicaments anti-cancéreux en milieu hospitalier en utilisant des documents de traçabilité spécifiques afin d'éviter les erreurs et les accidents liés aux médicaments. A cela s'ajoute la nécessité de rédiger un référentiel national des protocoles de chimiothérapie qui servira d'aide à la prescription avec un personnel référant et la création d'unités centralisées de chimiothérapie dans les établissements hospitaliers sous la responsabilité du pharmacien hospitalier selon le nombre de poches de chimiothérapie à préparer par an. La rédaction d'un ordonnancier réservé pour les traitements aux anti-cancéreux, standardisé et informatisé avec l'entête de l'établissement hospitalier est plus que nécessaire afin de dégager les responsabilités du pharmacien dans la traçabilité du cheminement des produits pharmaceutiques car «seul le pharmacien est responsable de l'acte de dispensation, de la préparation des doses et de la mise à disposition des informations et conseils nécessaires», a-t-on indiqué. Ilhem Tir