Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a tenu, hier, à souligner la nécessité de donner au pharmacien hospitalier la place qu'il mérite dans la chaîne médicale, en raison de son rôle fondamental, dans le secteur en général. Le professeur Hasbellaoui s'est exprimé, à ce sujet, à l'occasion de l'ouverture de la 2ème Conférence de la Société algérienne de Pharmacie hospitalière et oncologique (SAPHO), indiquant que les réformes entreprises dans le secteur imposent de porter un intérêt particulier à ce corps, afin qu'il puisse suivre ces changements et améliorer le service fourni. Et le ministre d'évoquer les domaines du stockage et du suivi de la distribution des médicaments, entre les différents établissements hospitaliers, à même de rationnaliser et contrôler les coûts. A cet effet, le ministre de la Santé s'est engagé à fournir, tout le soutien moral et logistique nécessaire pour éviter les ruptures de stock des médicaments afin de répondre, rapidement, aux besoins des citoyens. Une stratégie qui ne peut se faire, précise le Pr Hasbellaoui, que dans le cadre d'une organisation globale de la profession. Les ruptures de stock des médicaments, spécialement pour le traitement du cancer ou des maladies chroniques, a toujours été la plus grande hantise du gouvernement. Fin janvier 2017, 293 médicaments étaient indisponibles dans les pharmacies, selon une liste établie par les professionnels du secteur. La pénurie touchait des médicaments de différents types qu'ils soient génériques ou princeps. Des médicaments vitaux, notamment en oncologie, ou touchant des maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension ou même des maladies cardiaques étaient en rupture de stock, selon la liste rendue publique. Pourtant, le ministre de la Santé de l'époque, Abdelmalek Boudiaf, ainsi que le directeur général de la Santé au ministère, Hamou Hafed, avaient tenu à démentir l'information, minimisant l'étendue du retard de la signature des autorisations d'importations et ses conséquences sur la santé des malades. Le ministre a, également, souligné, hier, la volonté des autorités publiques d'améliorer la formation pédagogique des pharmaciens hospitaliers et en faire une spécialité, à part, dans le cursus universitaire. Une proposition saluée par la Pr Soraya Nabchi, présidente de la SAPHO, qui a appelé, elle aussi, à la création de cette spécialité comme c'est le cas dans les pays développés. Par ailleurs, le ministre a mis en exergue la nécessité de mettre sur pied une unité centrale de préparation des injections de chimiothérapie destinées aux malades cancéreux, dans les différents services hospitaliers afin d'alléger la pression sur les services d'oncologie, d'une part et épargner aux patients les contraintes de déplacement, d'autre part. A ce propos, Soraya Nabchi a indiqué, pour sa part, que tout pharmacien hospitalier est apte à assumer cette nouvelle mission, au profit d'un autre hôpital qui ne peut la garantir, en vue de rationaliser la gestion des médicaments et mettre un terme aux pénuries enregistrées, ces dernières années. La présidente de la SAPHO, a aussi appelé à l'élargissement des prérogatives de ce corps, qui ne doit pas se limiter, uniquement, au stockage, à la gestion et à la distribution des médicaments mais doit s'intéresser davantage aux malades, à travers la réalisation des analyses médicales et la validation des ordonnances médicales. Pour rappel, le nombre des pharmaciens hospitaliers est passé de 120 en 1998 à 1.200 en 2016, ce qui reste toujours insuffisant, selon Mme Nabchi, pour répondre aux besoins croissants des établissements hospitaliers, d'où la nécessité de promouvoir cette profession dans les secteurs public et privé.