Fawzi Rebaïne, président du parti AHD 54, s'interroge sur le silence de la Présidence suite aux dernières déclarations de Bernard Bajolet, ancien ambassadeur de France à Alger, sur le Président Bouteflika. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Rebaïne estime que ce silence est étrange, d'autant que, dit-il, habituellement l'Etat ne tolère pas de déclarations sur la santé du Président. «Bajolet n'est pas quelconque, il était ambassadeur de France à Alger et ex-patron de la DGSE, il est regrettable que nous n'ayons pas entendu une réaction officielle sur ses déclarations sur le Président, alors que d'habitude lorsqu'on évoque la maladie du Président ne serait-ce que sur les réseaux sociaux, les concernés sont directement mis en prison», a indiqué hier le président de AHD 54 lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il est revenu sur l'actualité nationale. Le conférencier appelle la Présidence à dévoiler le dossier médical du Président qui prouve qu'il est en bonne santé. «Puisqu'il n'y a eu aucune réponse officielle aux déclarations de Bajolet, cela veut dire qu'il a raison dans ses déclarations. Je défie quiconque qui dit qu'il parle, de le ramener pour souhaiter au moins une bonne fête de l'Aïd pour les Algériens», a soutenu M. Rebaïne. Evoquant le cinquième mandat, Rebaïne estime que «si nous avons de véritables institutions, le Conseil constitutionnel aurait tranché depuis longtemps, mais malheureusement la personne qui est à la tête de ce Conseil est la même qui a déjà déclaré qu'elle manquait d'intelligence». L'intervenant qui a également évoqué la question des harkis et les déclarations du Président Macron sur ces derniers, a indiqué que le nombre des harkis en 1962 était de 450 000 personnes dont 25 000 ont quitté l'Algérie pour la France et le reste est resté en Algérie. Fawzi Rebaïne estime aussi que l'affaire de la cocaïne de Kamel Chikhi, dit El Bouchi, est derrière la série de limogeages effectuée récemment dans les rangs des généraux, policiers, walis… «Malheureusement, nous n'avons pas d'institutions qui jouent leur rôle convenablement pour juger ces personnes, nous allons revivre le même scénario que l'affaire Khalifa où les responsables se sont retrouvés au rang des témoins et les petits fonctionnaires ont été emprisonnés», conclut le président de AHD 54. S. A.