La conf�rence, qui a eu lieu � l'ODEJ (�tablissement de jeunes), a �t� organis�e conjointement par le conseil consultatif de wilaya et le Cercle litt�raire de Mohamed Boudia. M. Beldjabri, pr�sident du conseil, a souhait� la bienvenue � l'�crivain puis a donn� un petit aper�u sur son programme de relance de l'activit� culturelle, soutenu et encourag� par le premier responsable de la wilaya, qui a promis de mettre en �uvre tous les moyens susceptibles d'impulser un souffle novateur � la culture dans une ville qui en est sevr�e. M. Kouadri Bouali, professeur de linguistique au d�partement de lettres, nous a gratifi�s d'une int�ressante communication ayant pour th�me �les mots partag�s entre les langues indoeurop�enes et les langues s�mitiques�. Puis Mohamed Boudia, �crivain, s'est attel� � pr�senter l'invit�. Il rappellera que Djilali Bencheikh s'est adress� la veille aux habitants de Chlef lors de l'�mission tr�s suivie �Dhakirat el madina�, anim�e par le journaliste Karim Houari. M. Bencheikh est n� � El-Attaf en 1944. Apr�s des �tudes primaires dans sa ville natale, il effectue le secondaire au lyc�e d'Orl�ansville, de la terminale au lyc�e Bugeaud (actuel Emir- Abdelkader). Le bac en poche, il entame des �tudes de sciences �conomiques � Alger pour les terminer � la Sorbonne. Il se convertit ensuite au journalisme. A pr�sent, il est journaliste et chroniqueur � Radio Orient, bas�e � Paris. Son roman Beyrouth canicule est le troisi�me apr�s Mon fr�re ennemi et Tes yeux bleus occupent mon esprit, couronn� par le Prix Maghreb M�diterrann�e d�cern� par Adelf (Association des �crivains de langue fran�aise). Djilali Bencheikh a fait une brillante conf�rence � partir de son ouvrage. Le livre montre comment Kamel, �tudiant alg�rien � Paris dans les ann�es 1970 milite dans le RARE, une organisation non violente qui r�ve de d�mocratie sociale plan�taire. Il est charg� de confectionner des tracts, des placards, des �crits journalistiques contre le sionisme en Palestine. Un jour, le chef de cette organisation, Nadir Benhila, le charge de transporter vers le Liban une valise dont le double fond est bourr� de passeports devant servir de fausses identit�s aux hommes de choc palestiniens. Arr�t� � l'a�roport de Beyrouth, il est rel�ch� deux jours plus tard gr�ce au commandant de police qui est un sympathisant de la cause palestinienne. Il rencontre par hasard Rachid, un Alg�rien vaguement entrevu � Paris au cours d'une r�union de la branche action du RARE, organis�e par Nadir Benhila. La pr�sence de Rachid est la preuve que le convoyage de la valise fait partie d'une op�ration plus vaste. Sur ce, les deux jeunes gens apprennent par les journaux que Nadir Benhila a �t� assassin� dans la capitale fran�aise. C'est l'occasion pour Kamel de conna�tre la v�rit� : Benhila, homme de th��tre parisien, ami de Jean Vilar, chef du RARE, connu et appr�ci� par les milieux intellectuels de gauche, �tait en r�alit� un membre de Septembre noir. Il a �t� ex�cut� par le Mossad conform�ment aux instructions donn�es par le Premier ministre Golda Meir de liquider jusqu'au dernier les auteurs de l'attentat contre les athl�tes isra�liens pr�sents aux Jeux olympiques de Munich de 1972. Apr�s ce drame qui l'affecte profond�ment, Kamel est pris totalement en charge par la mouvance palestinienne. Il sera log� dans la villa du Chouf de Walid Djoumblatt. Il va faire connaissance avec Abou Aassan A�lam�, chef de Septembre noir, et Abou Amar de son vrai nom Yasser Arafat. Forc� de s�journer trois mois � Beyrouth pour se faire oublier des polices isra�liennes et europ�ennes, il d�couvre, sans bien comprendre, la complexit� du probl�me palestinien. Il rentre � Paris avec un passeport iranien et retrouve sa fianc�e Lydie. Cette lyc�enne qui l'aime saura-t-elle le pr�server du danger qui guette tout intellectuel de basculer dans la violence. L'auteur nous r�v�le que cette autofiction est n�e du parcours militant d'un certain Mohamed Boudia que le Mossad a fait exploser dans sa voiture pi�g�e l��t� 1973 � Paris pr�s de l'Universit� Jussieu. C'est un livre qui se lit facilement car �crit dans un style tr�s simple. Il a le m�rite de nous d�voiler la complexit� du drame palestinien. Les autorit�s culturelles devraient donner plus d'importance � cet auteur dont le talent n'est plus � d�montrer. Il est dommage qu'un prix Adelf, qui a �t� l'invit� cette semaine de LCI, soit l'h�te seulement d'un caf� litt�raire de... Chlef.