Le jour J approche pour le grand derby algérois qui devrait avoir lieu samedi au stade du 5-Juillet. Ceci en dépit du fait que la LFP continue de maintenir sur son site officiel la désignation initiale, à savoir le stade Omar-Hamadi (Bologhine). USMA-MCA du samedi 6 octobre sera le 104e du genre (le 86e en championnat) et, malgré l'état des uns et des autres, ne devrait pas manquer d'attrait. Les Rouge et Noir, dauphins des Canaris, aimeraient bien enchaîner par un autre succès face à un ensemble du Mouloudia, premier relégable, en proie au doute et à toutes les incertitudes. Samedi, le temple du 5-Juillet, si Medaouar venait bien sûr à accorder ses violons avec les deux clubs, aura fière allure. Une pelouse rafraichie et des gradins bien garnis, haut en couleurs. Le spectacle est pour le moins assuré sur ce registre. Sur le terrain, ce sera une autre histoire. Bien malin qui oserait parier une confrontation de haute facture de la part des camarades de Chafaï et Haddouche. Les premiers comme les seconds ne digèrent pas vraiment leur échec sur le plan africain. C'est vrai que l'USMA s'est «vengée» devant le Paradou AC, à l'issue d'une partie qui a vu le kop de Bologhine applaudir Zemmamouche et consorts, mais la plaie est encore ouverte. Une nouvelle contre-performance, de surcroît dans le derby face aux Mouloudéens, et la crise de confiance repartira de plus belle du côté de Soustara. En face, le MCA est malade. Sérieusement atteint depuis le 28 août, jour où l'ESS a scellé le sort de Bernard Casoni, le team de Bab El-Oued végète, alignant les mauvais résultats et les pâles prestations. Vendredi dernier, en Coupe arabe face aux Bahreïnis d'Al-Riffaâ, Derrardja et ses équipiers ont manqué de réalisme et leur manière d'évoluer a été des plus piteuses. Si l'arbitre mauritanien avait sifflé le penalty quand Hachoud dégageait le ballon de la main au niveau du point de la surface de réparation, le MCA aurait probablement connu un autre sort dans cette lucrative épreuve arabe. Deux équipes en plein doute L'absence d'un coach attitré à la barre technique de l'équipe de la Sonatrach n'excuse pas tout. Encore moins cette supposée pression exercée par les supporters sur les joueurs. Ces derniers sont en perte de confiance depuis le fameux match de Constantine contre la JSK, en demi-finale de la Coupe d'Algérie, disputé le 13 avril. Leur bilan chiffré est à ce titre «remarquable » : 10 défaites, 6 nuls et 4 victoires. Qui dit mieux ? Certainement le …Mouloudia d'Alger devenu expert en longue série et en...lenteur tout court. C'est le cas de le dire au sujet du recrutement d'un nouvel entraîneur. Après plus d'un mois, la barre technique de l'équipe première du MCA est dirigée par deux intérimaires (Belkhir et le revenant Saïfi). Courbis, annoncé pour acquis, continue d'abuser de la patience des dirigeants mouloudéens qui pensaient avoir tout conclu avec le consultant de BFM et SFR Sport, présenté aux joueurs dans le vestiaire du stade olympique à la fin de la rencontre d'Al-Riffaâ. Une « première » que cette intrusion d'une personne étrangère au club dans un vestiaire censé protéger de toute violation l'intimité de ses locataires naturels. L'affaire Courbis, driver qui avait juré qu'il n'entraînerait aucune équipe algérienne autre que l'USMA, risque de peser sur le moral des joueurs mouloudéens qui semblent dégoûtés par l'attitude de leur direction qui continue de négocier avec un entraîneur qui ne sera autorisé d'accéder sur le banc de l'équipe qu'en décembre prochain. Pour l'USMA, où les joueurs sont mieux protégés, le derby de samedi est un complément de thérapie. Le succès face au PAC a été certes bien accueilli par les fans des Rouge et Noir mais le bonheur de ces derniers ne sera à son apogée qu'avec une belle victoire lors du vrai derby d'Alger. Cela pourrait signer la véritable réconciliation entre les joueurs de Froger et leurs fidèles supporters certainement attristés par le ratage en Coupe de la CAF face à Al- Masry d'Egypte. Quelques absents sans incidence L'état psychologique de deux ensembles devrait-il alors impacter la qualité du spectacle samedi ? Possible. Tout comme il est probable que l'enjeu particulier de ce match peu ordinaire tient plus qu'aux trois points de la victoire. Une issue favorable libérerait bien des énergies et les vieux démons seront, dans le cas contraire, omniprésents dans le vestiaire des perdants. Question de suprématie mise à part, ce derby a, tout compte fait, peu de chance de sortir de l'ordinaire. Techniquement parlant surtout. Les deux effectifs ne sont pas de valeur technique suffisamment remarquable pour faire oublier les anciens acteurs de ce derby. N'est pas Meziani, Bernaoui, Berroudji, Tahir, Betrouni, Bachi, Bouiche, Saïfi, Achiou ou Dziri, et la liste est encore longue, qui veut. C'est pourquoi lorsqu'on entend dire que Mebarakou sera absent pour cause de suspension ou bien qu'Ibara et Benchaâ sont incertains, peu de fans s'offusquent sachant pertinemment que le niveau de ces joueurs surcotés est juste moyen. De quoi déchanter d'assister à un derby autrefois fierté de toute l'Algérie. M. B.