Tout pays achetant des armes à la Russie – c'est le cas de l'Algérie – est passible de sanctions par Washington en vertu de la loi adoptée par le Congrès américain (le Parlement) : «Countering Amreica's Adversaries Through Sanctions Act». La Chine, qui a acheté à la Russie des missiles sol-air S400 en a été la première victime, rapporte Le Monde du 24 septembre. L'Algérie, en raison des situations libyenne et sahélienne et de l'état de «ni guerre ni paix» du Sahara Occidental, tous trois porteurs de menaces potentielles pour la paix régionale, consacre plusieurs milliards de dollars pour assurer sa sécurité. Face à un Maroc qui, depuis son indépendance, s'est toujours situé dans le camp occidental, bénéficiant d'une aide militaire conséquente de la France et des Etats-Unis, deux puissances de l'Otan, sans compter le financement d'achat de matériel sophistiqué, financement assuré par l'Arabie Saoudite, cette amie qui ne veut que du bien à l'Algérie, et par ses alliés du Golfe, seule la Russie consent à vendre du matériel de guerre pointu en mesure de faire face aux armes de l'Otan qui équipent l'armée marocaine. Autre inquiétude, ce projet de loi déposé au Congrès US par des députés républicains dénonçant les liens présumés entre le Polisario d'une part et l'Iran et le Hezbollah d'autre part, avec en toile de fond des discussions sur cette même question entre le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita et son homologue US, le très va-t-en guerre et controversé Mike Pompéo ! Avec Donald Trump, qui vient de fermer les représentations palestiniennes aux Etats-Unis, et cesser toute aide aux Palestiniens, il faut s'attendre à tout. C'est plus préoccupant que le livre de Bernard Bajolet dont on feint d'oublier qu'il fut exchef de la DGSE et qu'il a eu connaissance du dossier médical du chef de l'Etat quand Abdelaziz Bouteflika était soigné à l'hôpital militaire Cochin à Paris. Au pays, après l'affaire de la cocaïne et les changements au sein de la hiérarchie militaire et policière, voilà que le FLN, sous la houlette d'Ould-Abbas qui se sent l'âme d'un justicier, veut dégommer le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja. Ce dernier, dans une posture d'assiégé, ne veut pas lâcher son «koursi» et résiste (seul) à la coalition – quelque 291 députés si mes comptes sont bons — menée par le chef du FLN. Tandis que l'opposition démocratique et islamiste se tient à l'écart de cette mémorable bataille ! Après plusieurs jours de siège, les partis de la coalition présidentielle se sont bornés à boycotter l'APN tant que Bouhadja restera à son poste. Avant de repartir à l'assaut ? Avant une possible dissolution de l'APN ? Dans ce mélodrame dont l'APN est le cadre, personne ne sait ce qui est reproché à Saïd Bouhadja. Est-ce le fait de s'être fait soigner en France ? Estce parce qu'il a viré le secrétaire général de l'APN Bachir Slimani sans en fournir les raisons ? A suivre. Autre responsable du FLN qui fait un peu trop l'actualité mais qui, pour l'heure, s'est mis tactiquement en retrait, le richissime homme d'affaires, le député FLN Baha-Eddine Tliba, lequel, dit-on, s'intéresse un peu trop au complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), ex-forteresse ouvrière des années 1970-1980. C'est que cet homme est à lui seul un roman restant à écrire, un homme aussi ambitieux que le personnage de Rastignac des llusions perdues de Balzac. Malgré ce qui s'écrit sur lui dans les sites en ligne et la presse – son nom est cité dans plusieurs affaires scabreuses – et les rassemblements de milliers de sidérurgistes d'El Hadjar scandant à son endroit «dégage»—, Baha-Eddine Tliba est toujours là. C'est que, contrairement à Saïd Bouhadja dont, dit-on, il convoitait le «koursi» avant de le «mouiller», à la grande colère du président de l'APN, dans la création morte-née dénommée «coordination de soutien à la candidature du Président Bouteflika pour un cinquième mandat», Tliba semble disposer de solides appuis. Pour l'heure, la seule déconvenue de ce monsieur, est d'avoir été démis de son poste de président d'honneur du club de foot local, l'USM Annaba. Bah, comme disent nos grands-mères, il grandira et il oubliera»… H. Z.