La semaine a été pénible pour beaucoup de monde mais la palme doit revenir tout de même à Saïd Bouhadja, le président démis maintenu de l'Assemblée nationale. Lui qui pensait que la vie, du moins ce qui lui reste à vivre, doit couler comme un fleuve tranquille, en a eu pour ses certitudes. Et de quelle manière ! En découvrant, ébaubi, qu'il y a finalement des… émeutiers au Palais qui peuvent bloquer ses travées et ses travaux, jusqu'à ce qu'il franchisse le pas de la porte pour aller admirer l'horizon marin. Mais il y a plus pénible maintenant qu'il ne sait plus s'il faut partir ou rester, comme dans la célèbre chanson de Slimane Azem. Et depuis que la «même personne de la présidence » lui a demandé de partir et de rester en même temps, ça commence à devenir intenable. La semaine a été pénible. Il faut vraiment supporter cette belle unanimité des «nouveaux» walis, dans la foulée de leur installation. En commentant l'état des lieux dans leurs nouvelles régions d'affectations, ils ont tous constaté les retards accumulés, les déficits à combler… D'une manière générale, les bilans de leurs prédécesseurs sont donc loin d'être brillants et si on doit croire leur enthousiasme à y remédier, la prospérité sera bientôt au rendez-vous. Le problème est que les «prédécesseurs » sont des successeurs ailleurs, à moins que ce ne soit le contraire. On les croit tout de même sur parole quand ils disent ceci et quand ils ne le disent pas : il y a du travail ! La semaine a été pénible. Vous connaissez El Adjiba ? C'est sur la route de Bouira, après Lakhdaria et avant Gare Aomar. Un bourg sans prétention et sans illusion que l'autoroute Est-Ouest a mis au-devant de la scène. C'est là que le bitume craquelle chaque semaine, là où tous les camions du monde se donnent rendez-vous pour bâtir l'enfer, là où le voyage devient cauchemar. Il y a quelques jours, on a encore entendu parler d'El Adjiba. Un accident, des blessés graves mais encore vivants. C'est dans l'ambulance qui les évacuait vers l'hôpital qu'ils ont rendu l'âme. Pas des suites de leurs premières blessures mais parce que… l'ambulance a… fait un accident ! Dramatiquement hilarant ! Charles Aznavour est mort à 94 ans. Qu'on aime ou pas, ce chanteur a fasciné. D'abord par le volume et la qualité de son œuvre qui ont fait de lui le chanteur français le plus connu dans le monde. Ensuite par son parcours d'homme venu d'ailleurs et issu de rien. Beaucoup d'Algériens ont été sensibles à la disparition d'un artiste qui, même si les analogies ne sont pas toujours heureuses, leur «ressemble un peu». Dans son idée du chant et de la vie et dans ses déchirures profondes. Alors, ils lui ont rendu hommage à leur façon. Mention spéciale pour cette vidéo où on lui a trouvé un sosie algérois qui a repris un de ses tubes dans un bistrot de la rue Didouche. Merci, Charles. S. L.