Le CSMBB Ouargla, l'unique équipe qui représente le sud algérien dans le championnat national de basket-ball, se bat contre vents et marées pour survivre et perpétuer la pratique de la discipline dans cette région isolée à 800 km de la capitale ; une région souvent négligée par les autorités. C'est un constat amer de la situation critique de la discipline qu'ont dressé les responsables du CSMBBO qui mettent en avant le manque de moyens financiers et infrastructurels dans cette ville de Ouargla pour permettre aux centaines de jeunes enfants de pratiquer le basketball. «Notre situation financière actuelle est critique. Nous sommes à 800 km d'Alger où nous disputons la grande majorité de nos matchs de championnat. Et chaque déplacement dans le nord nous revient à près de 30 millions entre le transport, la restauration et l'hébergement», nous dira Toufik Debagh, secrétaire général et entraîneur adjoint du CSMBBO qui se plaint du manque de moyens. «Avec l'argent des subventions, nous arrivons à peine à assurer les nombreux déplacements tandis que les joueurs n'ont pas été indemnisés depuis plusieurs mois faute d'aide financière (...) La saison dernière, la DJS nous a alloué une enveloppe de 700 millions grâce à l'intervention de M. Slimani, président de la Fédération algérienne de basketball qui a plaidé notre cause auprès de la DJS. Une subvention qui reste, toutefois, insuffisante au vu des dépenses entre les déplacements, les salaires des joueurs et le fonctionnement du club qui renferme de jeunes catégories qui sont, d'ailleurs, livrées à ellesmêmes », ajoute le SG qui affirme avoir adressé plusieurs correspondances à la direction de Sonatrach pour un éventuel partenariat, mais «aucune suite n'a été donnée à nos courriers». Evoluant dans une salle omnisports qui porte le nom du chahid «Mustapha-Ben-Boulaïd», l'entraîneur adjoint du CSMBBO explique que cette dernière se dégrade au fil des années en l'absence de son entretien ; une salle partagée avec d'autres disciplines et par plusieurs catégories. «On n'a pas d'autres endroits. L'unique salle est utilisée par d'autres disciplines. On a un terrain annexe, mais souvent utilisé pour les jeunes de la ville pour des matchs de football. On ne peut pas les chasser, parce qu'il n'y a pas d'autres endroits pour les enfants de Ouargla», regrette Toufik Debagh qui rappelle que le CSMBBO a beaucoup donné au basket algérien avec la formation de plusieurs joueurs qui ont fait le bonheur des équipes du nord et la sélection nationale. Il cite le cas Touhami, actuellement en Arabie Saoudite, qui a connu une grande expérience au GS Pétroliers. «Les gens oublient souvent que le basket-ball est basé sur la grande taille. Or, dans le sud, à Ouargla par exemple, nous avons de jeunes joueurs de grands gabarits qui pourraient être l'avenir de la discipline. L'Etat doit se pencher sur le développement du sport en général et du basket-ball en particulier dans le sud. On fait partie de l'Algérie». Il regrette le report du coup d'envoi du championnat prévu initialement vendredi 5 octobre. «Le report du coup d'envoi du championnat ne nous arrange pas. Avec ce report, on sera forcé de jouer les mardis. Une situation qui n'est pas en notre faveur parce que la majorité de nos joueurs travaillent la semaine. Ce n'est pas le basketball qui les fait vivre. S'ils attendaient les salaires du club, ils n'auraient jamais subvenu aux besoins de leur famille respectives », poursuit-il. Quant aux ambitions et les objectifs du CSMBBO, M. Debagh affirme qu'ils n'ont ni la prétention, ni les moyens des grands clubs comme le GSP pour jouer les titres. «Notre objectif est d'assurer le maintien et la pérennité de la discipline dans cette région du pays. Nous ne demandons pas la lune, nous voulons simplement une aide pour faire de cette région un réservoir pour la sélection nationale et permettre aux jeunes de la région d'avoir un minimum de moyens, de commodités et une chance comme ceux du nord». Ahmed Ammour