Le gouvernement a certainement constaté que les instruments mis en place pour la protection de nos villes contre les inondations sont inefficaces. Fort heureusement, il compte changer de stratégie. Pour ce faire, il fait appel aux experts nationaux ou étrangers. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, en visite dans la wilaya de Boumerdès a laissé entendre qu'une nouvelle stratégie nationale de protection des agglomérations contre les inondations sera incessamment mise en exécution avec la participation de l'UE (l'Union européenne). «Cette nouvelle stratégie est mise en place au niveau du secteur avec la contribution des experts nationaux et de l'Union européenne. Un grand travail a été accompli à ce propos. Cette nouvelle stratégie tient compte du changement climatique.» Pour le ministre, ce dérèglement climatique a pour conséquence deux phonèmes contradictoires. «Il y a d'une part la pénurie de l'eau et d'autre part les inondations.» Dans l'urgence, le ministre va lancer un programme national pour la maintenance de certains oueds et zones inondables. «Dans la seconde phase du plan national de mise en œuvre de la nouvelle stratégie de protection contre les inondations, nous allons mettre à contribution tous les secteurs concernés entre autres la société civile et le citoyen», dira Necib. Cette nouvelle approche de la protection des agglomérations contre les inondations sera déclinée bientôt lors d'une journée nationale d'information. Faible utilisation des eaux épurées A l'issue de sa visite, le ministre a été questionné sur le rejet en mer des eaux épurées propres à leur utilisation dans le secteur agricole. A titre d'exemple, pour une production annuelle de plus de 7 millions de m3, seuls 2 fellahs de la wilaya de Boumerdès n'utilisent que 2,49% de ce potentiel. Le reste s'écoule vers la mer. «Effectivement, nous sommes un pays qui a investi beaucoup dans l'installation des stations de traitement des eaux usées si bien que maintenant, nous avons une production de 400 000 000 de m3/an», répondra le ministre mais qui se contente que de faire le constat sans pour autant laisser entrevoir une solution à court terme pour recycler ce potentiel. «Nous sommes en train de faire un travail de sensibilisation des agriculteurs avec le ministère de l'Agriculture pour l'utilisation de cette ressource qui est pour nous la quatrième après les barrages, les eaux souterraines et le dessalement. Par ailleurs, l'expérience tentée dans une douzaine de wilaya est positive. Donc, rien ne s'oppose à l'utilisation de cette ressource», conclura le ministre sur ce chapitre. La situation s'améliore dans la wilaya de Boumerdès en matière d'AEP S'agissant de la situation de la distribution de l'eau dans la wilaya qu'il visitait, le ministre se veut optimiste. Dans une période préélectorale, le membre du gouvernement ne pouvait pas faire autrement. Il rassure donc les habitants de la wilaya de Boumerdès disant «cette visite m'a permis de constater qu'en matière d'AEP, la situation de la wilaya de Boumerdès s'améliore de jour en jour si bien que lors de la saison estivale de 2017, nous avions enregistré la distribution de 60%. Cette année, nous sommes arrivés à 76%. Avec la finalisation des programmes en cours, nous avons l'ambition d'arriver d'ici la fin de l'année à 80%. Pour la saison estivale 2019, la situation sera donc meilleure.» Selon l'hôte de Boumerdès, le programme de développement est orienté vers le monde rural car le caractère de la wilaya est rural. Abachi L.