L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a estimé que la reprise des négociations sur le conflit du Sahara Occidental, début décembre prochain à Genève, constituait un «acquis» pour la cause sahraouie «en tant que question de décolonisation et non un conflit régional». Dans une déclaration lundi à l'APS en marge de la célébration du 56e anniversaire de la diplomatie algérienne, l'ambassadeur sahraoui a indiqué que les négociations entre les parties au conflit (Maroc et Front Polisario), auxquelles a appelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guteress, constituait une valeur ajoutée à la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de sa souveraineté et non un «conflit régional» comme prétend l'occupant marocain. M. Abdelkader Taleb Omar a fait savoir que la tenue de nouvelles négociations intervenait à l'issue d'une rupture due à de grands obstacles, rappelant que le dernier round a eu lieu en 2012 à Manhasset. Selon le diplomate, la partie sahraouie s'attend à ce que le Maroc «participe, sans tergiversations, ni manœuvres, aux négociations auxquelles a appelé M. Guteress et son envoyé personnel, Horst Kohler, et respecte la dernière résolution du Conseil de sécurité onusien 2414 qui constitue », a-t-il ajouté, le «principal défi» devant tracer les contours de la prochaine étape pour le règlement du conflit sahraoui. L'ambassadeur sahraoui a exprimé le souhait que la participation du Maroc à ce round soit «sérieuse», loin des tergiversations et de l'obstination marocaines, afin de permettre la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité 2414 qui consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. M. Abdelkader Taleb Omar a réaffirmé que l'objectif de ce round était «l'application de la résolution 2414 qui prévoit l'organisation de négociations, sans conditions préalables, pour assurer au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». Le diplomate sahraoui a estimé «nécessaire que la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, exerce des pressions sur la partie marocaine et s'oppose, cette fois-ci, à la poursuite des manœuvres auxquelles nous a habitués le Maroc, par crainte d'un isolement et d'une condamnation internationale d'une part et en vue de se soustraire à la légalité internationale, d'une autre part.» L'émissaire onusien, Horst Kohler, compte accélérer la relance de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, en mettant à profit les premiers pourparlers de Genève, prévus en décembre prochain, pour discuter des prochaines étapes du processus onusien. L'envoyé personnel du SG de l'ONU a été explicite et suffisamment clair sur l'objectif de ces pourparlers, en indiquant dans les invitations adressées aux parties au conflit, qu'ils visaient à «discuter des prochaines étapes pour relancer le processus politique et à évaluer les développements enregistrés depuis l'arrêt du processus de Manhasset en 2012».