L'Espagne a expulsé hier vers le Maroc 55 des 208 migrants entrés la veille à Melilla en traversant la clôture entourant l'enclave espagnole, a annoncé la préfecture. «Le gouvernement a appliqué le traité hispano-marocain de réadmission à 55 personnes, qui ont été reconduites au Maroc», selon un communiqué. 140 autres migrants ont déposé une demande d'asile. Dix se remettent encore de leurs blessures et trois sont des mineurs, a détaillé la préfecture. Un migrant était mort dimanche peu après avoir pénétré dans la ville espagnole. «L'autopsie indique qu'il n'y a pas de lésion externe ayant provoqué le décès», a souligné hier la préfecture qui avait évoqué la veille un arrêt cardio-respiratoire comme possible cause. Un autre migrant est mort lors de la tentative de franchissement de la frontière côté marocain, où les autorités ont annoncé avoir arrêté quelque 141 migrants. Plusieurs associations catholiques d'aide aux migrants ont dénoncé dans un communiqué commun l'expulsion rapide de ces migrants. «La rapidité n'est pas toujours un signe d'efficacité quand la vie des gens est en jeu», écrivent-elles. L'Espagne est devenue la première porte d'entrée de l'immigration clandestine en Europe, avec plus de 47 000 migrants entrés depuis le début de l'année, dont environ 5 000 par voie terrestre selon l'Organisation internationale pour les migrations. Elle est régulièrement épinglée par les autorités européennes pour son traitement de l'immigration, en particulier à Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique. Le Maroc est un pays de transit pour des milliers de migrants originaires d'Afrique subsaharienne espérant rejoindre l'Europe. Les autorités marocaines, qui évoquent 54 000 tentatives de passage avortées depuis le début de l'année, multiplient depuis l'été rafles musclées et déplacements forcés de milliers de migrants subsahariens, suscitant de vives critiques des défenseurs des droits de l'Homme.