Plus de 120 clandestins ont été interpellés vendredi au Maroc lors de nouvelles tentatives de franchissement des frontières des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ont annoncé les autorités marocaines. Le dispositif de sécurité mis en place au poste-frontière de Ceuta a empêché "une tentative groupée d'émigration illégale, menée par près de 150" personnes, a annoncé la préfecture de Tanger dans un communiqué, faisant état de 84 arrestations. Auparavant, dans un communiqué distinct cité par l'agence MAP, les autorités de Nador (nord-est) avaient annoncé qu'environ 260 migrants clandestins avaient tenté de passer vers Mellila dans la matinée. "Quarante candidats à l'émigration clandestine ont été interpellés", avaient-t-elles ajouté. En début de semaine, un millier de migrants avaient lancé un "assaut massif" pour tenter de pénétrer dans cette même enclave espagnole, selon la préfecture de Melilla. Cette "tentative avortée démontre une fois de plus l'extrême pression migratoire sur la ville et la nécessité de renforcer les mesures anti-intrusion", avait assuré la préfecture. La triple frontière grillagée qui enserre Melilla est longue de 11 km et haute de sept mètres. L'Espagne a récemment décidé de réinstaller des barbelés dans sa partie supérieure --dispositif qui avait été supprimé en 2006--, provoquant de vives protestations d'organisations de défense des droits de l'Homme et du parti socialiste opposition). Les enclaves de Ceuta et Melilla sont les deux seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe. D'après une ONG marocaine, plus de 40 migrants sont morts ces deux dernières années en tentant d'y entrer illégalement. D'autres clandestins essaient de traverser le détroit de Gibraltar, large d'une vingtaine de kilomètres, pour gagner le continent européen. Cet automne, le Maroc a annoncé avoir renforcé la surveillance de son littoral nord. Depuis, la préfecture de Tanger annonce presque chaque jour "l'interpellation" de clandestins. Parallèlement, Rabat a annoncé une vague de "régularisations exceptionnelles" en 2014 pour les "25.000 à 40.000" clandestins se trouvant sur son sol.