Abdelkrim Medaouar est plus que jamais affaibli. Le néo-président de la LFP vit depuis son intronisation, l'été dernier, au rythme de la contestation de ses anciens pairs des deux ligues professionnelles. Lundi soir, il a tout simplement été tenté par rendre le «pouvoir»… L'ex-porte-parole-président de l'ASO Chlef est un homme seul. Pas moins que son prédécesseur Mahfoud Kerbadj poussé vers la sortie après un long bail à la tête de l'instance de gestion des compétitions des Ligues 1 et 2. Medaouar, candidat unique élu le 24 juin dernier à la présidence de la ligue de football professionnel, souffre (déjà) des pressions émanant aussi bien des clubs composant les deux championnats d'élite que celles émises par des parties exogènes. Aux feuilletons de l'été constitués par les dossiers d'engagement de certains clubs (USMH, RCK, CRB etc.) sont venus se greffer d'autres affaires liées intimement à la domiciliation de certaines rencontres et à la programmation des journées du championnat. Devant toutes ces dernières, l'ancien député a fait montre de patience, a pris des décisions courageuses mais a également fauté dans la gestion de certaines situations. Tel était le cas dans la programmation du Classico USMA-MCA puis celui de fraîche date devant opposer l'USMA (encore) et la JSK. Le tout survenant quelques jours après le report-décalage de dernière minute de la 12e journée décidé suite à la demande des dirigeants du MCA (encore) qui assuraient que leur équipe, victime d'agression, à Bordj-Bou-Arréridj, a subi d'importants dégâts physiques à l'issue de son match face au CABBA. Faut-il rappeler la décision de faire jouer le Classico MCA-JSK à huis clos après la suspension (inique) prononcée par la CD/LFP faisant suite à un jet de feux de Bengale à l'origine inconnue lors du match O Médéa-MCA ? Comme on le constate, les trois larrons (USMA, MCA et JSK) sont derrière les «petits» soucis du président de la LFP. Les autres pensionnaires des deux paliers de championnat que gère cette instance n'ont pas fait infléchir, malgré la justesse de leur missive, la volonté de Medaouar d'instaurer une certaine rigueur dans le traitement des affaires liées à la gestion de la compétition. Les sorties publiques des responsables des trois clubs en question (MCA, USMA et JSK) ont affaibli le dirigeant chélifien. Cela nous rappelle les tristes épisodes vécus par le football algérien avant l'instauration du professionnalisme. Avec Hannachi, Allik ou…encore Serrar (alors président de l'ESS), le championnat national était géré comme une auberge espagnole. Chaque dirigeant de ces clubs forçait la main à la défunte LNF pour qualifier un joueur, changer la date ou le lieu d'un match et même de récuser un arbitre. L'arrivée de Mohamed Raouraoua à la présidence de la FAF a quelque peu enlevé la pression des épaules de la ligue même si le clientélisme n'avait pas tout à fait rendu l'âme. Des affaires comme celles vécues en moins d'un trimestre par Medaouar à la présidence de la FAF, Kerbadj en a subi de tas parvenant avec l'appui du président de la FAF à gérer des situations qui avaient des relents politiques et régionalistes. Aujourd'hui, l'équipe fédérale dirigée par Kheïreddine Zetchi a beau soutenir Medaouar, il n'en demeure pas moins que la situation reste «ingérable». Une raison suffisante pour décréter un huis clos généralisé de la pratique du football en Algérie ? Cette situation pouvait être évitée si tout le monde a joué le jeu de la légalité. La «double casquette» bannie par la loi a fait beaucoup de mal au football national. Kerbadj a été victime de son ancien statut de président du CRB et Medaouar en fait les mêmes frais en étant taxé d'ex-président de l'ASO. Quid de Rebbouh Haddad, Bachir Ould Zemirli et Kheïreddine qui activent dans la plus haute pyramide du football national en gardant, même officieusement, le cordon ombilical avec leurs clubs d'origine ? M. B.