Les réserves de change descendront en 2019 au seuil de 62 milliards de dollars, ce qui sera suffisant pour couvrir les importations du pays durant 13 mois seulement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une chute qui se poursuivra pour frôler les 33,8 milliards de dollars en 2021, juste de quoi assurer 8 mois d'importations, soutenait, hier, le ministre des Finances. Abderrahmane Raouiya, qui présentait le projet de loi de finances 2019 devant les députés, a indiqué que le Fonds de régulation des recettes se videra totalement entre 2018 et 2021 au moment où les transferts sociaux sont de l'ordre de 1 772,5 milliards de dinars l'année prochaine, ce qui constitue 8,2% du PIB, soit une hausse de 13,5 milliards de dinars et un taux de 0,7% en comparaison avec les prévisions de la loi de finances 2018. Le ministre a, par ailleurs, estimé le budget à 9,5% en comparaison avec le PIB contre 10,3% par rapport aux prévisions de 2018. Ceci au moment où la moyenne de l'inflation approchera 4,5% pour l'année prochaine, 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Pour ce qui est du taux de change du dinar, la moyenne sera de 118 dinars pour un dollar en 2019 à 2021 alors que la croissance économique enregistrera 2,6% en 2019, 3,4% en 2020 et 3,2% en 2021. Le PIB, en dehors des hydrocarbures, sera à la hauteur de 3,2% en 2019 et 3,2% comme moyenne annuelle entre 2020 et 2021. Les recettes des hydrocarbures atteindront 33,2 milliards de dollars en 2019 alors que les réserves de change ont été de 88,61 milliards de dollars à fin juin écoulé. Ce projet de loi de finances pour l'année 2019 est loin de faire consensus au niveau de l'hémicycle parlementaire. C'est ainsi que pour Ouamer Saoudi, ce texte ressemble à tous les projets de loi qui coïncident avec l'élection présidentielle. Le député du RCD en veut pour preuve le fait que les députés des partis de la majorité ont adopté les mêmes éléments de langage, martelant qu'il n'y a pas de nouvelles taxes. Pour notre interlocuteur, ce projet de loi instaure un «statu quo dangereux car privilégiant les dépenses de fonctionnement et le gonflement des subventions au détriment des réformes et décrète des coupes dans le budget d'équipement qui baisse d'environ 15% (440 milliards de dinars). Saoudi estime qu'on ne fait que différer le fonctionnement de tous les établissements socioéconomiques du pays même s'ils sont prêts. Le parlementaire du RCD affirme, enfin, que ce projet de loi, «malgré la hausse des prix du pétrole, présente un déficit de 11%. Le gouvernement ne sait pas encore si le baril sera suffisant pour combler ce trou ou alors, il poursuivra le recours à la planche à billets». Ramdhane Taâzibt se montrera, quant à lui, inquiet quant au «spectre de la disparition» qui guette le système de Sécurité sociale qui vient de verser 88 milliards de dinars à la santé. La même inquiétude, le député et membre de la direction du PT l'exprimera à l'endroit de la CNR (Caisse nationale des retraites), contrainte à contracter un emprunt auprès du FNI (Fonds national des investissements). Avec, citera-t-il, près de 43% des travailleurs non déclarés à la Sécurité sociale, du propre aveu du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. M. K.