L'avant-projet de loi de finances 2019 prévoit 1 772,5 milliards de dinars de transferts sociaux. En hausse par rapport à 2018. Ce qui confirme le maintien de la politique sociale de l'état. La loi de finances est un évènement annuel majeur qui renseigne sur le plan d'action du gouvernement, la politique d'emploi et d'investissement de l'Etat ainsi que les aspects financiers et budgétaires. Un avant-projet de cette loi pour l'année 2019 a été discuté, dimanche dernier par le Conseil du gouvernement et les grandes lignes dudit projet, révélées hier par le site TSA, confirment le maintien de cap de l'économie nationale et cela malgré la crise financière qui secoue le pays depuis 2014. Elles renseignent également sur une série de mesures prises par l'Etat allant dans le sens de la consolidation de l'investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires, tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale. Et à voir les prévisions, il semble bien que la politique menée par les décideurs donne ses fruits même si, pour le moment, l'équilibre budgétaire n'est toujours pas atteint. Pour l'année 2019, le texte de la loi de finances est établi sur la base d'un baril de pétrole à 50 dollars - comme les deux années précédentes-, un taux de change de 118 dinars pour un dollar, ce qui permet de prévoir un léger mieux dans les équilibres budgétaires du fait que depuis février dernier, le baril de pétrole est à plus de 60 dollars. Il dépasse même les 70 dollars, ces dernières semaines et a frôlé les 80 dollars, hier. Il est aussi prévu une baisse des dépenses du budget d'équipement (-6,1% pour les autorisations de programmes et -12,2% pour les crédits de paiement) et une hausse sensible du budget de fonctionnement (7,5%) et cela contrairement à ce qui a été prévu dans la LF 2018 qui a vu les dépenses d'équipement augmenter de 60% par rapport à l'exercice 2017 tandis que les dépenses de fonctionnement étaient restées stables. En ce qui concerne la croissance, le texte de loi prévoit un taux de croissance de l'économie nationale sur les trois prochaines années avec 2,6% pour l'année 2019, 3,4% en 2020 et 3,2% en 2021. Une révision à la baisse, faut-il le préciser, par les économistes du pays qui avaient prévu pour les trois années à venir des taux de croissance de 4% en 2018, 4,1% en 2019 et 4,8% en 2020 dans la loi de finances 2018. En ce qui concerne le taux d'inflation, il devrait se maintenir à 4,5% l'année prochaine avant d'enregistrer une baisse à 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Pour rappel, l'inflation moyenne annuelle a été de 4,6% jusqu'à juin 2018. Toujours selon la même source, les exportations des hydrocarbures devraient s'établir à 33,2 milliards de dollars US avant d'enregistrer de petites hausses les deux années suivantes pour passer respectivement à 34,5 et 35,2 milliards de dollars en 2020 et 2021. Là également, le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions. Quant aux importations, elles restent importantes et vont même enregistrer une hausse malgré les fortes restrictions décidées. Les importations des marchandises seront à 44 milliards de dollars (43,6 milliards de dollars dans la LF 2018). Une légère baisse sera enregistrée en 2020 et 2021 (42,9 et 41,8 milliards). Entre les dépenses des importations et les recettes des exportations, la balance commerciale devrait se porter mieux en enregistrant un ralentissement des déficits sur la période 2019-2021, selon le texte de loi. Ces déficits se situeraient à 10,4 milliards de dollars l'année prochaine pour baisser à 8,2 milliards puis à 6,4 milliards en 2020 et 2021. Pour ce qui est de la balance de paiements, le déficit enregistré sera de -17,2 milliards de dollars en 2019, -14,2 milliards en 2020 et -14 milliards en 2021. Ce qui va donc impacter les réserves de changes qui vont baisser à 62, 47,8 puis à 33,8 milliards de dollars respectivement en 2019, 2020 et 2021. Pour le chapitre social, l'avant-projet de loi de finances pour 2019, révélé par TSA, prévoit des transferts sociaux budgétisés qui s'élèvent à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport aux prévisions de la loi de finances 2018. Ce qui confirme donc le maintien de la politique sociale et le soutien aux familles pour lequel un budget de 445,3 milliards de dinars est prévu.