Le jury disciplinaire de la CAF a décidé de suspendre à titre conservatoire deux des meilleurs sifflets africains du moment. Il s'agit de l'arbitre algérien Mehdi Abid-Charef et de Janny Sikazwe, le referee zambien. Les demi-finales et la finale «aller» de la défunte Ligue des champions a laissé des traces sur l'arbitrage africain. Soupçonnés de corruption, allégations émises par les parties angolaise et tunisienne, les arbitres Sikazwe et Abid-Charef ont été suspendus par la CAF. Arbitre directeur de la demi-finale «retour» ES Tunis- Primeiro Agosto (4-2) à l'issue de laquelle les Tunisois ont composté leur billet en finale, le Zambien Janny Sikazwe est accusé explicitement de corruption. C'est le même grief retenu à l'encontre de l'arbitre algérien qui a dirigé la finale «aller» de cette épreuve entre le Ahly du Caire et l‘ES Tunis (3-1) durant laquelle la CAF a expérimenté la VAR, technique qui n'a pas dissuadé Abid-Charef à accorder deux penalties aux Egyptiens. La grosse polémique née depuis a fait son effet. Les deux arbitres qui avaient été retenus par la Fifa lors du Mondial-2018 en Russie (le Zambien a même officié le quart de finale Russie- Croatie en tant que 4e arbitre) font l'objet d'une décision qui aura des conséquences sur leurs carrières respectives. Une perspective qui ne semble pas être le souci des décideurs de la CAF qui se sont empressés de sanctionner, même à titre provisoire, des officiels sans prendre la peine de les entendre. C'est elle qui l'écrit : MM. Abid-Charef et Sikazwe seront auditionnés lors de la prochaine audience du jury disciplinaire. Celui-ci jugera de la pertinence des accusations de corruption portées à l'encontre des deux arbitres. Pourquoi alors l'affaire a été rendue publique sinon pour nuire à l'image de marque de ces deux hommes ainsi qu'à leurs pays ? Le président du jury disciplinaire, le Sud- Africain Raymond Hack, qui a signé la décision, a-t-il agi seul ou avec le concours de ses assistants ? La CAF qui n'est pas sûre que les allégations de corruption portées envers Abid- Charef et Sikazwe soient concrètes se devait d'observer une certaine retenue en adoptant, par exemple, une posture plus transparente, à défaut décider de mettre ce duo au frigo le temps que le dossier porté à sa connaissance soit étayé par des preuves. Tel n'a pas été le cas et la CAF aura fait le jeu des accusateurs d'Abid-Charef, eux-mêmes accusés par les Angolais de Primeiro Agosto d'avoir soudoyé le referee zambien Sikazwe. Cette affaire est tellement grave qu'elle doit susciter la réaction des autorités de football en Algérie car il ne s'agit pas de défendre un arbitre d'à peine 38 ans au palmarès déjà bien rempli mais tout un système, celui régissant le sport-roi en Algérie, qui fait l'objet ces derniers mois d'une attaque en règle de la part des médias internationaux lesquels ne cessent de rabâcher que le football algérien est gangrené par la corruption. M. B.