Décentralisation et déconcentration, deux concepts qui reviennent très souvent ces derniers temps dans le discours officiel, l'urgence étant de prendre à bras-le-corps la question vitale du développement des régions. C'est ainsi qu'il est question de formation et des élus et des cadres de manière plus insistante, volet que prendra en charge le ministère de l'Intérieur qui initie, depuis quelques années déjà, des sessions du genre. A écouter Nouredine Benaïdja, le directeur de la formation au ministère de l'Intérieur, hier sur le plateau de l'Invité de la rédaction de la Chaîne 3, la formation est à mettre au chapitre des préoccupations majeures tant, désormais, elle vise à l'élargir à «tous les niveaux» entre cadres de l'administration et élus. Un programme a déjà cours dans ce sens mais l'on a pensé, selon le directeur de la formation au ministère de l'Intérieur, à dispenser des formations «améliorées», plus adaptées pour permettre de prendre en charge les questions de développement au niveau local. L'aspect formation qui s'impose notamment après l'issue de la rencontre gouvernement-walis de la semaine dernière, puis suivant le constat selon lequel, jusqu'à très récemment encore, beaucoup d'élus et de fonctionnaires n'arrivaient pas à saisir la nuance fondamentale entre décentralisation et déconcentration. Ce qui n'est pas en soi surprenant du fait de la complexité des deux concepts qui, il est vrai, se rejoignent, voire se complètent. C'est un peu ce à quoi s'est attelé à expliquer le directeur de la formation au ministère de l'Intérieur, hier sur le plateau de l'Invité de la rédaction de la Chaîne 3. La formation qui, comme le soulignait M. Benaïdja, permettra à la longue d'assurer la qualité du service dû aux citoyens, le but ultime recherché par les pouvoirs publics. «L'instauration de nouvelles méthodes de gestion et l'amélioration de ce qui existe déjà permettront de hausser le développement de nos collectivités locales à des niveaux satisfaisants», a assuré le directeur de la formation au ministère de l'Intérieur avant de s'étaler sur le transfert de compétence vers les collectivités locales, un transfert vers les élus (c'est-à-dire la décentralisation) ou un transfert vers les cadres locaux (la déconcentration), mesures qui nécessitent donc une formation adéquate pour les uns et les autres. Ceci est d'ailleurs soulevé dans le projet du code des collectivités territoriales «qui est en maturation au niveau du ministère», un code à travers lequel sont explicitées les nouvelles prérogatives dévolues au niveau local, commune et wilaya. Ce qui explique donc l'importance de la formation devant être dispensée en direction de tous les gestionnaires locaux, personnels élus et administratifs, chargés d'assurer la décentralisation et la déconcentration. C'est dans cette optique que le département de Nouredine Bedoui a élaboré une stratégie de formation étalée sur quatre ans, entamée en 2015, et dont la première session, dispensée entre février et mai derniers, a concerné 1 700 élus dont plus de 1 500 présidents et vice-présidents d'APC. La prochaine session, à laquelle seront conviés 225 élus, devrait être axée sur «une formation plus ciblée» puisqu'elle s'articulera sur le concept de la «démocratie participative». Azedine Maktour