Les autorités de la wilaya de Boumerdès ont eu recours aux dispositifs du code communal pour délester deux élus locaux de leurs mandats électifs. «Le membre d'une Assemblée populaire communale ayant fait l'objet d'une condamnation pénale définitive pour les motifs cités à l'article 43 ci-dessus est exclu de plein droit de l'assemblée. Le wali constate cette exclusion par arrêté.» C'est ce que stipule ce code dans son article 44 et c'est ce qui est appliqué aux deux élus écartés. L'arrêté de la cour de Boumerdès est considéré, du point de vue de la loi, comme une condamnation définitive. Il s'agit, en l'occurrence, de G. Boualem, maire de Souk-el-Had lors de la précédente mandature et simple élu de la mandature courante. Il a été condamné, après appel, par la cour de Boumerdès, à 5 ans de prison ferme, qu'il purge, pour falsification de documents officiels, utilisation abusive de poste de responsabilité et attribution non justifiée de privilèges dans la passation de marché public. Z. Hamadi, membre de l'Assemblée communale de Khemis-el-Khechna (ex-Fondouk) est le second élu à être destitué. Il traîne, selon nos informations, quatre condamnations, héritées de la précédente mandature quand il présidait l'APC de l'ex-Fondouk. Donc il a été condamné pour utilisation abusive de l'autorité dont il dispose et dilapidation de biens publics. Au niveau de cette commune de l'ouest de la wilaya (Khemis-el-Khechna), aucune mandature, et ce, depuis 1997, n'a échappé aux enquêtes et procès contre certains élus. Au niveau de certains représentants du peuple, malheureusement ils sont nombreux, faute de convictions, de programmes et d'engagement pour résoudre les problèmes de la population, font un mauvais usage de leurs prérogatives et tombent dans la mauvaise gestion. «Ils deviennent un problème et des éléments de blocage pour nous», nous confie un haut dirigeant de l'administration de la wilaya. D'où de nombreuses enquêtes et condamnations. Aucun des partis politiques, dits grands, surtout eux, ne contrôle jamais ce que font leurs élus (nationaux et régionaux). Combien de fois n'a-t-on pas vu la justice refuser d'agréer des dossiers de candidature aux élections locales, régionales et nationales ? D'un autre côté, des postes dans les exécutifs communaux ayant pour avantage la permanisation et les affaires — vice-présidents ou délégués — sont distribués en fonction d'alliances politiques, tribales ou claniques alors que leurs récipiendaires n'accomplissent, concrètement, aucune tâche ni effort. Une source nous a certifié que la nouvelle administration a décidé de donner un coup de balai. «Désormais, les vice-présidents et les délégués qui n'accomplissent aucune tâche exécutive seront dépermanisés», assure notre source. Abachi L.