Le PSG n'a pu recruter un milieu défensif l'été dernier, contraint à l'encadrement de ses dépenses par le fair-play financier de l'UEFA. Mais Thomas Tuchel a trouvé une solution à cette lacune en convertissant le défenseur Marquinhos en milieu... En attendant le mercato d'hiver ? «Tactiquement très fort» Pas de n°6 ? Pas de problème, pour Thomas Tuchel, qui a plus ou moins réussi à faire de son défenseur central Marquinhos un milieu défensif satisfaisant, lors du succès contre Liverpool (2-1) puis mardi face à l'Etoile Rouge (4-1). L'Allemand a mis en place, les deux fois, un système un peu hybride où l'ancien de l'AS Rome de 24 ans joue au milieu quand Paris a le ballon et redescend plus bas quand il ne l'a plus. «Que j'aime le rôle de Marquinhos dans ce système, tactiquement c'est très fort», a apprécié l'internationale française Jessica Houara-d'Hommeaux, grande fan du PSG, mardi sur Twitter. «Je commence à prendre les automatismes, le coach arrive à me mettre à une place quand j'ai le ballon qui est totalement différente de quand je ne l'ai pas, ce qui me laisse plus à l'aise», analyse le joueur. A Belgrade, face à l'Etoile Rouge, il a effectivement réussi à mieux orienter le jeu que précédemment. Il a en outre bonifié sa performance par un but important, au moment où le PSG avait laissé l'Etoile Rouge revenir à 2-1.
Sens du devoir Cette composition d'équipe présente un gros avantage : ne pas avoir à choisir entre les trois défenseurs centraux parisien, le capitaine Thiago Silva, le champion du monde Presnel Kimpembe et 'Marqui', là où la défense à quatre des prédécesseurs de l'Allemand faisait forcément un malheureux les soirs de grand match. Elle tient aussi au sens du devoir de Marquinhos, salué par Tuchel, pendant qu'Adrien Rabiot rechigne à évoluer à ce poste et le dit publiquement. «Je me mets à disposition de l'équipe, comme tous les autres joueurs, on voit Thilo (Kehrer, Ndlr) jouer à droite, Ney qui fait des efforts tout le match, Kylian revenir faire le pressing sur la sentinelle de leur équipe, comme 'Edi'...», observe le vice-capitaine brésilien, très apprécié en interne. «Il faut qu'on garde cette mentalité, qu'on mette notre qualité au service de l'équipe et c'est ce que tout le monde est en train de faire.»
Le précédent Lo Celso «Des gens n'ont pas aimé ma prestation (à l'aller). Moi, j'ai essayé de faire le maximum», avait-il confié alors que ses premiers pas continentaux à ce poste, à Liverpool (défaite 3-2) furent plus compliqués. «Je me sens plus confortable dans l'axe de la défense. (...) Mais le coach sait qu'il peut compter sur moi.» Et sur la durée? Le joueur, sous contrat jusqu'en 2022, s'est bien relancé après avoir stagné sous l'ère Unai Emery mais il semble périlleux de l'imaginer reconduit à ce poste face à des cylindrées plus importantes. La saison dernière, Emery avait tenté de recycler le petit Giovani Lo Celso, n°10, en milieu récupérateur et l'Argentin s'en était plutôt bien tiré en Ligue 1 avant de sombrer en huitièmes de Ligue des champions, contre le Real Madrid. Mercato actif ? Le PSG devrait donc logiquement partir, une nouvelle fois, en quête d'un successeur à temps plein pour son ancien métronome, Thiago Motta (devenu coach des U19 parisiens). Lassana Diarra, recruté la saison dernière pour jouer ce rôle, ne convainc pas Tuchel. La presse néerlandaise a fait part d'un intérêt pour le jeune de l'Ajax Frenkie De Jong, estimé à 75 millions d'euros par son club, et il est aussi question d'un intérêt pour Fabinho (Liverpool). Mais ce dernier dit vouloir rester en Angleterre et le PSG dément vouloir payer autant pour le Néerlandais. Et comme les opportunités de marché sont moins importantes en hiver qu'en été et que le PSG reste menacé de sanctions dans le cadre du fair-play financier, Tuchel pourrait bien faire une nouvelle fois appel au sens du devoir de Marquinhos lors des prochains matchs continentaux.