Mario Balotelli jouera-t-il dimanche contre Saint-Etienne son dernier match de championnat de France à Nice ? Pas sûr, mais l'histoire arrive à son terme, au plus tard en juin, et peut-être dès ce mercato hivernal. «L'amour dure trois ans», écrivait l'écrivain Frédéric Beigbeder. L'attaquant italien s'est relancé à l'OGC Nice avec deux belles saisons, mais il n'a toujours pas vraiment démarré celle en cours, où il n'a pas encore marqué le moindre but. Il lui reste une chance de marquer en championnat devant son public cette année, contre Saint-Etienne, dimanche en match décalé de la 18e journée. Jean-Pierre Rivère, le président de Nice, a acté sans véritable surprise sur la radio RMC la non-reconduction du contrat de la star italienne, qui arrive à terme le 30 juin prochain. «Une prolongation ? Non, je pense que ce sera fini, a dit le dirigeant. Pour nous, Mario était partant l'été dernier», un accord moral avait été passé en ce sens entre le club, le joueur et son agent, Mino Raiola. Zéro but Mais on sait comment s'est terminé le lancinant feuilleton estival de son transfert à l'Olympique de Marseille. «Super Mario» avait «donc raté la préparation, a poursuivi Rivère. Les joueurs qui ne font pas une bonne préparation sont en souffrance dans la première partie du championnat. En ce moment, il a retrouvé ses qualités physiques, mais il n'est pas en réussite. Cela le met dans un état de crispation, le pauvre». Parfois désespérant avec ses attitudes, sautes d'humeur ou gestes d'énervements, Balotelli a surtout paru désespéré devant Angers, au point d'en oublier de râler sur le terrain après les uns ou les autres. Son état de doute est chiffrable : 7 tirs cadrés sur 34 (1/5) cette saison, contre 52 sur 109 la précédente (presque 1/2). Balotelli «est un compétiteur qui veut marquer son but. C'est préférable à un joueur qui s'en fiche», estime son partenaire Pierre Lees-Melou. Les deux saisons dernières à la même époque, il totalisait respectivement 6 et 9 réalisations. Balotelli a marqué 42 fois toutes compétitions confondues en deux saisons sous le maillot rouge et noir. Là, il n'a délivré qu'une seule - sublime - passe décisive contre Lille (2-0). «Mario n'a pas perdu son talent» «Après, Mario n'a pas perdu son talent, a insisté son président. Le jour où il y en a un qui va rentrer, ça va s'empiler.» Cela arrangerait bien Nice qu'il trouve l'interrupteur dimanche, face à Saint-Etienne, devant lequel il n'a jamais marqué depuis son arrivée en 2016. La méforme chronique de Balo n'a pas empêché les Aiglons d'enchaîner six matchs sans défaite en L1, sans encaisser le moindre but. L'attaque peine, dans le sillage de sa star, mais la défense va bien, merci. Le départ anticipé du plus gros salaire (autour des 500 000 euros mensuels) en janvier, est donc envisageable. Mais pour l'Italien, 28 ans, qui brigue toujours un retour en «Nazionale», ce n'est peut-être pas le moment de prendre une direction exotique, fut-elle très rentable. L'OM pourrait revenir à la charge, mais les dirigeants olympiens sont échaudés pas les deux mois de tractations à vide de l'été. Nice, lui, récupérerait certes un peu d'argent dans ce transfert, à Marseille ou ailleurs, mais serait-ce suffisant pour recruter un nouvel attaquant dans un marché hivernal toujours assez fermé? Les responsables niçois engagent d'ailleurs en général peu de joueurs en début d'année, et plutôt des jeunes joueurs prometteurs, comme Ihsan Sacko (janvier 2018) ou Bassem Srarfi (janvier 2017) qui peinent à faire leur place. En partance ou pas en janvier, «Balo», désormais amaigri et en forme, a les moyens de réussir contre les Verts et d'entraîner avec lui l'OGCN en pente ascendante, pour ne pas risquer de se quitter fâchés après trois ans d'amour.