Les armes de guerre de découvertes ces derniers jours aux frontières «sont une véritable déclaration de guerre à l'Algérie», nous a déclaré hier Hassen Kacimi, chargé du dossier de l'immigration clandestine auprès du ministère de l'Intérieur. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette découverte, une de plus, une de trop, est perçue comme le reflet on ne peut plus clair des «dangers qui guettent le pays mais contre lesquels sont mobilisés les forces de l'ANP et tous les autres corps confondus des services de sécurité», poursuit la même source. Ce mardi, 18 décembre, le ministère de la Défense nationale avait annoncé avoir mis au jour une importante cache contenant un véritable arsenal de guerre dans la région de Bordj-Badji-Mokhtar. Cette dernière contenait une mitrailleuse de type FMPK, dix missiles sol-air, six obus de mortier calibre 82 mm, six fusées pour obus de mortier, ainsi qu'une quantité de munitions s'élevant à 115 balles. La prise, précise le communiqué du MDN, s'est effectuée sur la «base de renseignements». Depuis plusieurs mois, les régions frontalières enregistrent, en effet, de nombreuses redditions de terroristes parmi lesquels des éléments importants appartenant à des groupes qui tentent de se redéployer dans la zone. Pour parvenir à leurs fins, ces réseaux utilisent, depuis un long moment, les filières migratoires clandestines à travers lesquelles ils tentent de s'introduire sur le territoire national. Contacté pour davantage d'explications, le chargé du dossier de l'immigration clandestine auprès du ministère de l'Intérieur a donc réagi en qualifiant la situation de «véritable déclaration de guerre envers l'Algérie», et que la finalité de telles opérations est «d'installer le désordre et le chaos sur le territoire national». A la question de savoir à quoi pourraient servir ces armes aujourd'hui, Hassen Kacimi fait savoir qu'elles sont «destinées à encadrer la contrebande, le trafic de drogue mais aussi les réseaux de traite humaine». Il ajoute : «Ces armes peuvent aussi servir au redéploiement des cellules terroristes dormantes, ou celles qui tentent de se reconstituer. Elles sont là, cachées, et constituent un arsenal de guerre qui sera utilisé au moment voulu.» Hassen Kacimi insiste, en outre, sur le phénomène de contrebande : «300 milliards de centimes ont été saisis cette année.» La même source rappelle également que les routes empruntées par les migrants clandestins sont celles encadrées par les groupes terroristes et que c'est à travers ces mêmes voies que s'opèrent le redéploiement, l'exfiltration d'anciens éléments armés. Il revient sur l'exemple de «l'agent du Mossad arrêté à Ghardaïa», la «cellule, dit-il, était composée de migrants clandestins, un Burkinabé, un Nigérian et un Libyen, qui se sont introduits de manière illégale à travers les frontières et qui se sont, bizarrement, dirigés directement vers Ghardaïa. Des questions sont à se poser». Les mêmes doutes et appréhensions entourent la présence d'anciens soldats en provenance de pays africains en conflit ou en guerre. La situation inquiète en raison des procédés illégaux qu'utilisent ces derniers pour s'introduire sur le territoire national. «Pourquoi entrer de manière clandestine, ne pas signaler sa présence comme le stipulent les dispositions nationales et internationales ?» s'interroge-t-il avant de rappeler que des arrestations ont eu lieu au niveau du réseau routier par des éléments de la gendarmerie et de l'ANP. Deux soldats en provenance de pays en guerre et qui évoluaient de manière clandestine en Algérie ont, à nouveau, été arrêtés ces derniers jours à bord d'un véhicule, apprend-on, enfin, de source sûre. A. C.