Pour booster les exportations hors hydrocarbures, le ministère du Commerce s'est fixé plusieurs défis à relever dont le plus important, la diversification des exportations. Côté logistique, les infrastructures existent, «il suffit juste de développer les services de logistique et les rendre efficients». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Saïd Djellab considère que l'Algérie est «prioritaire» pour asseoir sa présence dans le continent africain en termes de commerce. «L'Algérie ne peut être qu'une économie ou une puissance économique régionale», souligne-t-il hier, à l'ouverture de la conférence internationale sur le rôle des ports et compagnies maritimes et aériennes dans l'exportation, organisée par la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). Il rappelle ainsi les nombreuses infrastructures réalisées à travers le territoire national et le développement des zones frontalières via notamment l'ouverture des postes frontaliers à Tindouf, Bordj-Badji-Mokhtar et du côté du Niger. Pour lui, toutes ces réalisations convergent vers une politique concrète sur une présence économique algérienne dans le continent africain. Pour booster les exportations hors hydrocarbures, le ministre du Commerce estime que plusieurs défis attendent son département en 2019. «Aujourd'hui, nous sommes au stade de rectifier et de valoriser tout ce qui a été réalisé», dit-il. En premier, s'impose la diversification industrielle, une dynamique, précise-t-il qui est en train de se mettre en place avec son externalité vers la diversification des exportations. «Nous avons constaté lors de la Foire de la production nationale que la mentalité des opérateurs économiques commence à changer et tend vers une culture d'export. C'est ça le soubassement d'une économie qui tend vers l'exportation», dit-il. La preuve poursuit-il, «nombre de domaines comptent la présence des entreprises algériennes sur le marché extérieur». Saïd Djellab insiste ainsi à ce que l'année 2019 soit celle où le thème central du débat économique soit la diversification des exportations. Une dynamique, assure-t-il, qui sera accompagnée par un arsenal juridique et réglementaire. Sur le plan organisationnel, il évoque le programme de présentation de participation aux manifestations économiques à l'international qui est déjà mis en place. «Cela permettra à nos entreprises de promouvoir leurs produits et d'entrer en contacts avec les clients dans le continent américain, asiatique, africain ou européen». Le premier responsable du commerce indique que l'Algérie ira vers des accords de libre-échange avec la région africaine notamment l'Afrique de l'Ouest. «Nous sommes en négociation avec la Mauritanie pour un accord référentiel commercial pour diminuer les coûts à l'export. Nous sommes aussi preneurs d'un accord de libre-échange avec le groupe économique de l'Afrique de l'Ouest». Il assure également que l'accompagnement des opérateurs économiques sera renforcé pour assurer leur présence sur le marché extérieur, et ce, à travers les bureaux de liaisons extérieures, les showrooms et les comptoirs. «Il faut permaniser notre présence sur le marché africain d'autant qu'il ne s'agit pas d'une exportation à distance». S'agissant du volet logistique, il note qu'un travail a été mis en place avec le ministère des Transports. Pour lui, l'infrastructure y est, il suffit de développer les services de logistique et les rendre efficients. «Nous avons signé trois conventions avec l'Ogitrance, Algérie-cargo et Cnan pour faciliter les subventions à l'export pour le transport», dit-il. Quant à la certification de conformité, il affirme qu'actuellement, tous les laboratoires publics et privés sont soumis à un diagnostic. Il précise que Algérac est, désormais, reconnu et tout laboratoire accrédité par Algérac est reconnu à l'international. «Aujourd'hui, le rôle d'Algérac est d'accréditer les laboratoires en fonction des spécificités d'analyses et à partir de là, le ministère du Commerce est prêt à agréer tous les laboratoires qui sont accrédités», dit-il encore. Ry. N.