Nahed Boukhalfa, Mhenni Khelifi et Ryad Girod sont les lauréats du Grand Prix Assia Djebar du roman 2018. Dans la catégorie en langue arabe, Nahed Boukhalfa, une écrivaine de la ville de Tébessa, a été récompensée pour son œuvre Sirène, parue aux éditions Baghdadi. Mhenni Khelifi s'est distingué par son roman Imahbal, en langue amazighe, édité par l'association Chikh Mohand Oulhoucine. En langue française, le lauréat est donc Riyad Girod pour son œuvre Les yeux de Mansour, parue en octobre 2018 chez Barzakh. La cérémonie d'attribution de cette 4e édition du Grand Prix Assia Djebar du roman s'est déroulée dimanche soir au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal d'Alger, en présence, notamment, de Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, et de Djamel Kaouane, ministre de la Communication. Les lauréats ont reçu leur prix, d'une valeur d'un million de dinars pour chacune des trois langues. Le roman Sirène. Destination d'un homme optimiste de Nahed Boukhalfa, pose des questions de société anciennes et d'autres d'actualité notamment la condition de la femme et la vie paysanne à travers l'histoire d'un enfant de Tébessa où fut érigée «l'Etoile filante», une sculpture en marbre représentant une femme nue allongée sur un socle, actuellement conservée dans un musée. Cette belle statue, réalisée par l'artiste français Félix Charpentier en 1897, symbolise «la beauté, la délicatesse et l'effacement de l'identité féminine dans une société rongée par la montée de l'extrémisme religieux», a indiqué la romancière. Etre «cachée» dans un musée, loin des yeux, est d'ailleurs le sort que beaucoup souhaitent à la statue de Aïn-el- Fouara de Sétif, deux fois vandalisée et victime d'un attentat à la bombe. Un total de 66 romans (32 en langue française, 26 en arabe et huit en tamazight) ont concouru pour la quatrième édition du Grand Prix Assia Djebar, qui a vu la participation de manuscrits au contenu «bon», a fait remarquer la présidente du jury, Aïcha Kassoul. Djamel Kaouane a souligné que le Prix Assia Djebar, qui porte le nom d'une écrivaine et académicienne «attachée à sa patrie et son identité», contribue à la promotion de la littérature algérienne. Le ministre de la Communication a également souhaité voir ce prix prendre une dimension internationale. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, dans son allocution, a déclaré que «Assia Djebar demeure l'une des grandes écrivaines algériennes qui a marqué de son empreinte la littérature de son pays et à l'étranger». II a également appelé à la création d'une fondation «qui aura pour principale mission l'organisation du Prix Assia Djebar». Cofinancé par l'Anep (Entreprise nationale de communication, d'édition et de publicité) et l'Enag (Entreprise nationale des arts graphiques), le Grand Prix Assia Djebar du roman vise à promouvoir la littérature algérienne et aussi à lui donner une audience internationale. Le prix avait été remporté en 2017 par Merzak Bagtache pour son roman en arabe La pluie écrit ses mémoires, Mustapha Zaârouri pour Dwagi i d assirem-iw (C'est mon espoir) en tamazight, et Noureddine Saâdi pour son roman en français Le Boulevard de l'abîme. Kader B.