La situation de certains malades au niveau du CHUO risque de devenir très difficile dans les prochains jours, comme expliqué hier par l'«Association Rêve de Vivre Positive», une association agréée en 2018 et qui s'occupe des personnes vivant avec le VIH. Dans une conférence de presse qui a été organisée au bureau de la LADDH d'Oran, qui a prêté ses locaux à l'association, la présidente de l'association a révélé que depuis deux mois, une pénurie de médicaments est enregistrée. «D'ici la fin de l'année, c'est sûr il y aura une rupture totale des médicaments pour les porteurs du virus du sida.» Accompagnés d'une avocate qui les soutient et les aide pour les questions juridiques et du droit à la santé, les membres de l'association ont longuement témoigné de leur calvaire, rupture de médicaments, état délabré du service infectieux du CHUO, pas assez de moyens pour que les médecins auscultent et traitent dignement les malades, non-respect de l'anonymat. La pénurie de médicaments touche aussi le traitement pour les enfants et les bébés, dénoncent les membres de l'association. Les pannes récurrentes des équipements du chu constituent un autre problème soulevé. «La charge virale, on ne peut plus la faire à l'hôpital, l'appareil est en panne, il n'y a pas de réactif. Dans le privé, c'est 14 000 DA et il faut faire cette analyse régulièrement, c'est vital pour nous afin de connaître quelle ligne du traitement de la trithérapie à prendre. Depuis des mois, les molécules de la première ligne ne sont plus disponibles, on nous met tous à la deuxième ligne et ce n'est pas forcément bon pour tout le monde.» Le transfert de certains pour leur prise en charge à Sidi-Bel-Abbès, comme souhaité par le CHUO, pose problème. Il nécessite un coût financier que les familles ne peuvent pas supporter. «On me demande à Bel-Abbès de refaire tout mon dossier médical, alors que je suis suivi depuis 10 ans au CHUO, c'est 40 000 DA au minimum, c'est trop !», témoigne un homme de Tiaret. L'association souhaite que le ministre de la Santé puisse intervenir en urgence «car, début 2019, il n'y aura plus de médicaments pour nous et c'est une question de vie ou de mort», dira la présidente de l'association, appuyée par les autres membres. Cette situation ramène tout le monde en arrière puisqu'en 2011 déjà, une pénurie de plusieurs mois avait eu lieu, et les familles avaient dû, pour se faire entendre, tenir un sit-in de protestation à l'époque. Cette action, qui avait fait grand bruit, avait poussé les responsables à réagir en urgence. Aujourd'hui, c'est à nouveau pareil et toujours au CHUO et à Oran. M. Fayçal