A moins de onze ans (il les aura le 28 janvier prochain), il s'annonce déjà comme étant le digne héritier de son père Sid-Ali (Allaoua pour les proches) et son oncle paternel Azzedine. Le petit Yacoub Rayane Sakhri a non seulement la valeur intrinsèque et un pur talent sportif, mais dispose déjà de réelles qualités de commandement. En moins d'une année de pratique de course à pied, qui lui sied apparemment à merveille, le rejeton des Sakhri force les spécialistes à reconnaître et s'accordent à dire qu'il représente une valeur sûre du cross-country et de l'athlétisme algérien. Dès ses premières apparitions, le petit Yacoub se révèle pleinement dans les différentes compétitions de cross-country se mettant hors de portée de ses adversaires même les plus âgés. Véritable «dégourdi», Yacoub, le fils de son père, donne l'impression d'être né (à Ouled-Fayet) pour la course à pied. Invaincu en cross-country depuis plus d'une année, il aligne succès sur succès, remportant même cette saison un cross international à Marseille. Incarnant l'avenir d'une discipline en mal d'athlètes en devenir (la relève des Rahoui, Guemmar, Abdenouz Habchaoui, Mada, Bounnour et des frères, Sakhri se fait désirer depuis des années), Yacoub ne se fixe déjà pas de limites et a une idée exacte de ce qu'il veut devenir. «Je veux faire au moins comme mon père et mon oncle Azzedine qui sont les références pour l'ensemble des jeunes athlètes algériens.» Malgré son jeune âge, Yacoub, qui inspire déjà la sympathie, avec son insouciance et son air malicieux de petit «roublard», vibre d'une excitation toute particulière. «L'ambition l'habite réellement, lui qui, tout en se faisant plaisir, ne fait aucune concession à ses adversaires», dira son père Allaoua, également son entraîneur. Malgré la difficulté de la discipline qu'il pratique (le cross-country est réellement une école d'abnégation, de sérieux et de courage) et de l'état des terrains d'expressions assez rudes, voire accidentés et lourds, Yacoub déploie une belle ardeur à l'ouvrage pour son âge, se décrochant très tôt de ses adversaires, qui finissent et acceptent de courir une course dans la course. Avec sa condition physique (le don est complété par le savoir-faire du papa) exceptionnelle, voire étonnante pour son âge, une technique de course qui en dit long, mais aussi et surtout un moral et une insouciance à toute épreuve, Yacoub (le plus jeune des enfants de Allaoua) représente franchement le blé qui lève. Encadré par son père et soutenu par toute la smala des Sakhri et son club de Ouled Fayet, OFAC, créé en 2008 par le papa Allaoua et qui commence à se faire une belle place dans la hiérarchie nationale. En somme, Yacoub Rayane Sakhri constitue une réelle promesse réjouissante pour l'athlétisme, le cross-coutry et le demi-fond nationaux. Nul doute qu'il fera parler de lui à l'échelle mondiale dans un proche avenir. Retenez bien son nom. Abdenour Belkheir