La wilaya de Tipasa compte une superficie de 4 725 kilomètres carrés, avec une zone montagneuse de 47 500 hectares, soit 67% de la surface totale, ainsi que 42 000 hectares de zone littorale et 18 700 hectares de plaine, soit 26% de la surface totale. La surface agricole utile est de 62 243 hectares ainsi que 19 478 hectares de terre irriguée et 25 234 hectares de terre irrigable. Le nombre d'EAC (Exploitations agricoles collectives) est de 1 278 unités et 683 EAI (Exploitations agricoles individuelles), ainsi que 5 826 unités agricoles privées sur un nombre de 8 076 exploitations agricoles. La wilaya de Tipasa, qui compte aussi une population globale avoisinant les 700 000 âmes, dispose d'une population agricole active de 47 411 personnes sur une population rurale globale de 300 000 habitants. La superficie occupée par la céréaliculture avoisine 18 000 hectares, produisant près de 470 000 quintaux de céréales ; les fourrages, quant à eux, occupent une superficie de près de 8 566 hectares et produit 51 905 quintaux ; tandis que les légumes secs occupent 460 hectares et produisent 11 362 quintaux. Quant aux maraîchages, ils occupent 13 308 hectares et produisent 3,4 millions de quintaux dont 649 400 quintaux de pommes de terre et 443 356 quintaux de tomates. La valeur des produits maraîchers est de 28 milliards de dinars, soit 40% de la valeur de la production agricole de la wilaya et génère 32 000 emplois, soit 70% de l'ensemble des emplois agricoles de la wilaya. S'agissant de l'état des lieux de la céréaliculture et des maraîchages au niveau national, le contraste avec la situation agricole de la wilaya interpelle, car la production nationale moyenne annuelle dans les décennies précédentes avoisinait 200 millions de quintaux, avec un rendement à l'hectare de 6q/ha. De fait, selon les statistiques officielles, l'Algérie recourait à l'importation avec une quantité globale de 26 millions de quintaux de céréales annuellement. Selon les données communiquées, plusieurs raisons expliqueraient ces aléas, notamment les mauvaises conditions climatiques ; le faible rendement des terres médiocres des privés, etc. Le même constat est observé pour les légumes secs avec des rendements faibles et une production annuelle moyenne qui avoisine les 500 000 quintaux ; ce qui explique le recours à l'importation qui couvrait plus de 50% des besoins. En marge de ces constats, il convient de noter que la facture des céréales reste élevée, cela à la lumière des 8,4 millions de tonnes de céréales qui ont été importées en 2017 pour un montant de 1,7 milliard de dollars, contre 9,1 millions de tonnes en 2016. Des explications plus «techniques» expliquent ces problèmes, notamment la nécessité d'une autosuffisance à hauteur de 90% en blé dur et de 100% en orge», sur laquelle comptait l'OAIC qui avait donné des instructions pour «le soutien des agriculteurs dans l'utilisation des semences traitées et des engrais afin d'augmenter la production d'ici 2020 et combler également un déficit de 15 millions de quintaux à travers la réunion de techniques et de moyens modernes (machines, irrigation, économie en eau)». Les responsables de cet organisme espèrent que «grâce à ces mesures dans les activités de labour, de semis et de récolte sur une superficie totale de 80 000 hectares, parvenir à un rendement de 40 q/ha, soit un gain de production d'un million de quintaux», c'est-à-dire un «immense espoir de rendement, surtout en estimant que le perfectionnement des systèmes d'irrigation sur une superficie totale de 220 000 ha sécurisera la production céréalière, ce qui permettra une production supplémentaire de 3,3 millions de quintaux». Ces mêmes responsables rappellent que «la production céréalière au titre de la campagne 2016-2017 a atteint 34,8 millions de quintaux cela à la lumière d'une facture d'importation des céréales (blé dur, tendre...) qui a été de 2,77 milliards de dollars en 2017 contre 2,81 milliards de dollars en 2016». «L'Algérie a lancé, depuis 2013, un programme stratégique portant sur la réalisation de 39 silos, dont huit seront réceptionnés avant fin 2018, alors que le reste est attendu d'ici à 2020», a-t-on rappelé. Il convient de rappeler que lors d'un périple qu'il a effectué à Tipasa, le ministre de l'Agriculture a déclaré que l'OAIC recevra, durant l'année prochaine, neuf projets d'une capacité de stockage globale de 3,2 millions de quintaux, avant le lancement de la campagne moissons-battages au mois de juin. Dans le cadre de cette visite, le ministre de l'Agriculture avait évalué l'état d'avancement du projet du silo de stockage de céréales de Ahmer-el-Aïn d'une capacité de 50 000 tonnes et a évoqué l'avancement des travaux dans la réalisation de ces neuf projets, par des entreprises algériennes et chinoises, en précisant que deux silos de stockage de céréales ont été réceptionnés, dernièrement, à Bouchekouf et à Khroub. Houari Larbi