Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La céréaliculture domine à Constantine qui, avec 65 000 hectares dédiés aux céréales, a d'ailleurs enregistré des performances appréciables en production. Le maraîchage par contre occupe un espace restreint dans cette wilaya avec 5 400 ha destinés aux diverses cultures de fruits et légumes. Moins du dixième du total des exploitations agraires est ainsi voué à cette branche. Les dernières statistiques sont attribuées à la direction des services agricoles (DSA). La CAW, qui a renouvelé son bureau, ne s'est pas encore prononcée, selon des sources concordantes, elle finalise le traitement des dossiers relevant de cette activité. Néanmoins «ce sont les mêmes arboriculteurs qui exploitent la surface susmentionnée. En réalité il existe 200 maraichers recensés au niveau de la DSA, dont 50 cultivant la pomme de terre de saison et d'arrière-saison, et 60 jardiniers font pousser de multiples fruits», nous expliquent les responsables en charge du dossier. Ils soutiennent que «la wilaya est entièrement vouée à la céréaliculture, avec une production annuelle qui frôle depuis deux années le million de quintaux». A chaque fois que l'on tente d'évoquer la filière agraire relative aux fruits et légumes un rempart pour le moins inexpliqué se dresse pour contourner les débats et le focaliser sur les céréalicultures. Le rendement global des fruits dépasse timidement la moyenne 56,5q/ha. 81 q/Ha, 72 q/ha et 12 q/ha respectivement pour les fruits à pépins, à noyaux et rustiques. «La pastèque et le melon sont les fruits les plus cultivés dans la région», note la même source. Signalons cependant que le rendement annuel toute arboricultrice confondue avoisine les 388 000 q dont 100 000 q de pommes de terre. Quoique que la filière céréalière prédomine les superficies et les autres types de productions, les exploitants actifs tentent toujours de développer leurs vergers. Point de maraichage intensif dans cette circonscription puisqu'une soixantaine d'arboriculteurs fruitiers seulement, dont seulement une grappe de professionnels, œuvre en parfaite adéquation avec les nouvelles techniques inhérentes à cette culture. Question de mettre Constantine au parfum des plantations de jadis quand, à titre d'exemple, la commune de Hamma Bouziane approvisionnait toute la région en fruits et légumes avant que la cimenterie ne vienne transformer la région en désert.
L'irrigation talon d'Achille du maraîchage Il fallait bien remonter dans le temps pour mieux circonscrire la situation peu reluisante sur l'état actuel de cette branche, notamment fruitière. En plus de la superficie de culture jugée «rétrécie», en attendant «d'éventuelles concessions», la faiblesse des ressources hydriques agricoles empêche la production de grimper. Elle constitue un handicap majeur pour le développement de la filière, voire l'augmentation de la production. Et la circulaire 522 se rapportant à l'irrigation des exploitations en usant des techniques de pompage avec le soutien étatique par le biais du Fonds national de développement agricole (Fnda) n'a pas trouvé l'impact escompté. «Les deux appels d'offres lancés par la DSA se sont avérés infructueux», explique le président de la Chambre d'agriculture de wilaya (CAW). Une année après la promulgation de cette circulaire visant à développer les surfaces irriguées, aucun bureau d'étude n'a daigné se rapprocher des services agricoles pour soumissionner pour entreprendre les démarches nécessaires menant à la délivrance du quitus aux cultivateurs. Alors que les délais fixés par ladite mesure sont presque consommés. «Il est nécessaire de redéfinir l'approche pour intéresser les bureaux à conquérir le secteur hydrique», suggère un agriculteur. «Le développement du maraîchage devra passer inéluctablement par des forages et des puits», a insisté un agronome près de la chambre (CAW), «sans quoi la production stagnera juste au milieu, et la plupart des jardiniers font beaucoup plus de la culture sur mesure c'est-à-dire surtout pour subvenir à leurs besoins, plutot que de prétendre à une perspective économique locale et même nationale»,a-t-il ajouté. Du moins une explication qui a été justifiée de 2000 à 2008 où «la production était estimée à 116 000 quintaux, dont 72 000 de pomme de terre». Tandis que la production d'arboriculture atteignait les 67 000 quintaux. Un élan rendu possible justement grâce au Fnda. Maintenant les efforts sont consentis pour ramener la superficie agricole irriguée, jugée trop faible, à 545 hectares à l'horizon 2014. Cela concerne l'agriculture sous toutes ses formes.