La seconde phase de la Ligue 1 Mobilis a été entamée en trombe. Trois équipes, la JSK, le CSC et le MCA ont réalisé l'exploit de ramener les trois points hors de leurs bases tandis que plusieurs équipes du bas du tableau ont réussi leurs sorties faisant du CRB, accroché à Batna par l'ASAM, le grand perdant de cette reprise. Il faut remonter à la 8e journée pour assister au plus grand nombre de victoires à l'extérieur. Aussi, l'USMA avait remporté le derby face au PAC joué à Bologhine (0-2), la JSK est allée s'imposer à Sétif (0-1), le MCO est venu à Alger battre le CRB (0-1) alors que la JSS n'avait pas fait le déplacement pour Béjaïa en touriste (0-1). Dans ce registre, c'est le MC Alger qui détient la palme des succès loin de ses bases avec 4 victoires (à Tadjenant, à Médéa, à Bordj Bou-Arréridj et devant le Paradou à Bologhine dans le mini-derby). Les Vert et Rouge font paradoxalement partie du lot des équipes ayant concédé un grand nombre de défaites à domicile (3 défaites tout comme le DRBT et l'OM) en perdant leurs duels face à l'ESS (1-2, 4e journée), la JSK (0-5, 6e journée) et l'USMBA (0-1, 14e journée). Seul le CR Belouizdad a fait pire (4 défaites en comptabilisant le match perdu sur tapis vert face à l'ASAM). Cette tendance, victoires des équipes visiteuses (derbies compris), s'est reproduite à 29 reprises en 128 rencontres disputées depuis le 10 août, date d'ouverture de la nouvelle saison. Elle confirme au moins une chose : que le championnat 2018-2019 est ouvert à toutes les éventualités ; l'USM Alger qui a terminé la phase «aller» en tête du tableau avec une confortable avance (7 points) a tout à craindre durant cette seconde moitié de la saison. Sa défaite à Tadjenant, vendredi, donne matière à réflexion. Certes, l'équipe s'est déplacée à l'Est du pays sans plusieurs de ses titulaires mais cela n'explique pas tout. C'est peut-être une conséquence logique à une lourde charge de travail subie par les joueurs durant la semaine, sinon les matchs à répétition accumulés sur les deux exercices (l'USMA qui était engagée en Coupe arabe et en ligue africaine n'a pas bénéficié de suffisamment de repos à l'instar du MCA et de l'ESS). Les dernières secousses qui ont mis à mal le groupe usmiste (histoire de salaires impayés) ou encore «les recrutements intempestifs opérés par le DGS, Abdelkrim Serrar, ne sont pas non plus à négliger. Pour dire finalement que, encore en lice en coupe d'Algérie mais surtout leader d'un challenge où il est attendu au tournant, le club de Soustara se doit de se réveiller. Car, derrière, la «révolte» s'organise. Et pour cause ! Profitant de la défaite des camarades de Benyahia à Tadjenant, nombre d'équipes dont le dauphin, la JS Kabylie reprennent leur chasse. Les Canaris sont allés mettre fin à une longue période» d'insuccès en terre de la Saoura. Désormais, la formation-phare du Djurdjura compte quatre unités de retard sur les gars de Soustara. Un duel qui ne risque pas d'attendre jusqu'à la 28e levée où les deux prétendants au sacre vont se croiser à Tizi-Ouzou. Si bien que ce duel à distance sera suivi de très près par d'autres concurrents. Outre l'ESS et le MCA qui leur colle au podium, la JS Saoura et le NAHD, malgré leur défaite à domicile la semaine passée, n'ont pas encore dit leur dernier mot. Même le champion sortant, le CSC, semble lorgner une place parmi les équipes du haut du classement. Le CRB dans la boue S'il est vrai qu'il est trop tôt pour affirmer quels seraient les vrais concurrents pour la course finale, en quatorze journées (donc 42 points à gagner) tout reste possible, il n'en demeure pas moins que les têtes d'affiche peuvent se résumer au quatuor USMA-JSK-ESS-MCA. D'abord question moyens humains, ces écuries disposent d'effectifs pléthoriques pour pouvoir aspirer aller loin dans les compétitions à venir, mais également du point de vue des ambitions affichées aussi bien en début de championnat qu'à l'issue de la 16e journée, le week-end dernier. Pour le maintien, aussi, le décor est planté avec, cependant, une constante, celle d'une lanterne rouge, le Chabab de Belouizdad en l'occurrence, qui n'arrive pas à s'extirper et qui est, comble du malheur, invitée à accomplir une suite de championnats sans commettre de faute. Accroché à Batna par l'ASAM, le club de Laâqiba sera mieux renseigné sur son avenir immédiatement. Dès la prochaine étape, les joueurs de Abdelkader Amrani seront conviés à une série de rencontres à «six points». Lors des deux derbies face au PAC et le MCA puis devant deux équipes de l'Est, le DRBT et l'ESS, aux différentes visées. C'est à l'issue de ces quatre prochaines confrontations que la galerie du Chabab saura si leur club effectuera le second voyage de son histoire en seconde division (après la rétrogradation en 1988). Une perspective qui angoisse les Bélouizdadis qui croient encore en la justice rendue par le TAS dans leur affaire des points perdus sur tapis vert contre l'ASAM. Avec six points de retard sur son plus proche concurrent, le DRBT qu'il accueillera lors de la 4e levée de cette phase «retour», et sept points en moins sur cinq autres équipes (l'ASAM, l'USMBA, l'OM, le MCO et le CABBA) dont il aura l'opportunité de recevoir au stade du 20-Août, le rêve est permis même si cette mission de sauvetage paraît du domaine de l'impossible pour Amrani et ses poulains. M. B.